Pyrale du buis : l'insecte est de retour dans nos forêts

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La pyrale de buis fait son retour dans l'Ain
Après la renaissance des buis, la population de la pyrale est en forte augmentation ©F. Grassaud / D. Pajonk / FTV

Elle s'est faite discrète ces 4 dernières années, mais la pyrale fait un retour remarqué dans nos forêts. Le buis est de nouveau rongé par les chenilles. Les buissons qui avaient retrouvé des couleurs sont une nouvelle fois dévastés. Exemple dans le Revermont, au-dessus de Bourg-en-Bresse dans l'Ain.

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Dans le Revermont, la crête est rousse par endroits. Les buis sont morts, attaqués par cette pyrale que l’on avait oubliée.

Avec la multiplication des arbres, la pyrale fait son grand retour.

Entre 2015 et 2019, avec un pic vers la fin de cette période, la population a été très nombreuse, occasionnant beaucoup de dégâts. Depuis, les pyrales se montraient plus discrètes.

Les spécialistes des nuisibles se doutaient bien que tôt ou tard, elles feraient une réapparition. "Elles se sont autorégulées. Il y avait moins à manger. Elles n'étaient pas plus discrètes, elles étaient juste moins nombreuses. Avec le départ de buis, elles réapparaissent localement et progressivement", explique Nicolas Tissot, technicien au FREDON Ain.

La pyrale est reconnaissable à sa tête noire luisante et son corps vert clair, strié longitudinalement de vert foncé (couleur courgette). Elle pond 200 à 300 œufs au début du printemps qui éclosent 4 à 5 jours plus tard. La larve consomme l'écorce et les feuilles de buis. Avec le réchauffement des températures, les cycles se sont accélérés. De plus, les œufs pondus en automne passent l'hiver grâce à la douceur du climat. Il faut une longue période à moins de 10 degrés pour tuer les œufs et les larves de premier stade.
En Asie d'où elle est originaire, elle consomme tout un panel de plantes différentes. En Europe, elle se nourrit spécifiquement de buis.

Des effets collatéraux

Dans son jardin de Simandre-sur-Suran (Ain), Julio Couto connaît la voracité du lépidoptère. Il ne peut que constater les dégâts sur ses arbres. Après les chenilles, il sait que les papillons viendront gâcher ses soirées du mois d’août. 

Daniel Raquin, lui, est tourneur à Corveissiat (Ain). Sa matière première est en passe de disparaître. Il utilise le buis pour confectionner des rideaux ou fabriquer des cochonnets et va devoir trouver une autre essence. Au-delà du risque pour son activité, il s’inquiète des autres rôles de la plante.  "Les buis poussent souvent dans des pentes, ils retiennent les cailloux. Le jour où il n'y a plus de buis, les montagnes s'effondrent. Ce ne sont pas les ronces qui remplacent les buis qui vont retenir les cailloux".

De son côté, Nicolas Tissot ajoute que des études ont vu réapparaitre des essences plus nobles, plus fixatrices de carbone, sur les terres où avaient disparu des buis. La nature a horreur du vide. "C'est le paradoxe de la disparition du buis" conclut-il.

La pyrale du buis est aujourd’hui maîtrisée dans les jardins grâce à des traitements naturels à base de bactéries tueuses. Dans la nature, c'est plus compliqué. Mais les oiseaux de France semblent désormais avoir plus d’appétit pour les pyrales, ce qui n’était pas le cas il y a quatre ans, selon les observateurs de la faune et de la flore. Et même si la pyrale est de retour, il est encore trop pour tirer des conclusions aussi graves qu'en 2019, selon eux.

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