Une opération de prospection des chauves-souris arboricoles du plateau ardéchois va être menée dans les nuits qui viennent. Objectif : mieux connaître ces mammifères volants et nocturnes pour les protéger plus efficacement.
Même sans être un spécialiste pointu des chauves-souris, on sait que les grottes, les greniers ou encore les caves sont potentiellement des refuges pour ces petits mammifères volants. Ce qu'on sait moins, c'est que de nombreuses espèces de chiroptères, le nom savant des chauves-souris, nichent dans les arbres.
Des chauves-souris forestières
Le plateau ardéchois abrite ainsi de nombreuses espèces de chauves-souris arboricoles, dont on ignore encore les secrets. On dénombre en France 36 espèces différentes de chauves-souris, dont 31 présentes en Auvergne-Rhône-Alpes.
La Ligue de Protection des Oiseaux Drôme-Ardèche lance en ce début août une opération de prospection sur les chauves-souris forestières du plateau ardéchois. "Le principe est simple" explique Anne Métaireau, chiroptérologue de la LPO Auvergne Rhône-Alpes. "Dès le coucher du soleil, on va se poster sur les sites de l'Espace Naturel Sensible de Coucouron (07). Des filets seront installés pour capturer les chauves-souris qui partent en chasse. Sitôt capturés, les petits mammifères seront démaillés (dégagés des filets) et observés en détail pour déterminer s'il s'agit de jeunes ou de femelles allaitantes". Des émetteurs miniatures leur seront posés, ce qui permettra de tracer par radio les déplacements des chauves-souris et donc de repérer leurs gîtes.
Des effectifs en baisse drastique
Les gîtes sont des arbres présentant des cavités, souvent des hêtres ou des platanes. Cette opération de prospection sera également menée sur les sites Natura 2000 de Loire et Allier. L'objectif est évidemment de mieux connaître ces espèces de chauves-souris et de pouvoir ainsi les protéger, la plupart d'entre elles étant menacées. Leurs populations baissent partout dans des proportions parfois inquiétantes. La noctule commune a ainsi vu ses effectifs chuter de 88 % en 15 ans.
L'opération de prospection, qui durera quelques jours ou plutôt quelques nuits, constitue la seconde phase d'une vaste étude dont la première étape menée en 2021 était fondée sur l'acoustique. Les cris des chauves-souris présentes sur le plateau ardéchois avaient été enregistrés pour établir un inventaire des différentes espèces.
Si cette opération ne s'adresse pas au grand public, les amoureux/spécialistes des chauves-souris peuvent toutefois y participer, à condition de s'inscrire au préalable auprès de la LPO. anne.metaireau@lpo.fr