L'immeuble le Carrare, considéré comme un haut point de deal d'Échirolles et de l'agglomération grenobloise, a été évacué ce vendredi 27 septembre au matin. Le bâtiment, dégradé en partie à cause du trafic de drogue, devrait rouvrir dans trois semaines.
L'heure limite était fixée à 9 heures, ce vendredi 27 septembre. Tous les habitants du Carrare, un immeuble évacué par la mairie d'Échirolles à cause d'un "danger de mort permanent", devaient avoir quitté les lieux dans la matinée.
Ils étaient encore quelques-uns, ce vendredi, à ne pas avoir trouvé de logement. Vingt-quatres au total, selon la préfecture : "Nous sommes en train de rapatrier les dernières personnes sur la salle des fêtes pour qu'elles rencontrent le CCAS d'Échirolles. Il y aura un relogement d'urgence pour ce soir", a détaillé Amandine Demore (PCF), maire d'Échirolles, présente sur place.
Mardi 24 septembre, l'édile avait pris deux arrêtés de mise en sécurité et d'évacuation de l'immeuble, considéré comme un important point de deal de l'agglomération grenobloise. Ces dernières semaines, le Carrare a aussi été le théâtre de fusillades ou encore de multiples opérations de police.
Quelles solutions de relogement ?
Quelques occupants des 82 appartements que compte l'immeuble ont trouvé un refuge par leurs propres moyens depuis l'annonce de l'évacuation mardi. "Certains se sont débrouillés tout seuls. Ils ont trouvé de l'aide auprès de la famille ou auprès d'amis. D'autres ont déjà eu un logement, car ils étaient en attente. Les cas sont différents", ajoute l'édile.
Mais pour d'autres, il n'y a pas encore de solution durable, alors que des travaux doivent être engagés pour trois semaines. "Pour le moment, nous avons un logement temporaire et nous travaillons avec les services de l'Etat pour un relogement plus durable. Personne ne dormira dehors. Il en est hors de question. L'objectif est de prendre soin des habitants du Carrare", a assuré Amandine Demore.
L'incertitude règne pour certains copropriétaires, qui se sont réunis ce vendredi devant l'immeuble : "J'ai un locataire. Il a été obligé de prendre ses affaires. À ce jour, il ne sait toujours pas où il va pouvoir se réfugier. Apparemment, la mairie va faire des propositions", explique l'un d'entre eux, qui souhaite garder l'anonymat.
La question des travaux
"C'est une honte. C'est la honte de la République. Ça fait des années qu'on alerte sur la situation du deal et des dégradations, on a porté plainte, mais rien n'avait été fait sous l'ancienne municipalité. La nouvelle maire a l'air de prendre le problème à bras-le-corps", ajoute une autre.
Comme elle, certains ont déjà indiqué qu'ils ne souhaitaient pas payer pour les futurs travaux, normalement à la charge des copropriétaires. Ils jugent que l'Etat et la municipalité sont aussi responsables de l'implantation du point de deal, et donc de la dégradation des lieux : "Nous allons engager une action auprès de l'Etat, parce que ça fait des années que ça dure."
Pour la maire, la responsabilité de ces travaux revient aux copropriétaires : "Ce que je rappelle à ces propriétaires, c'est que depuis 2018, nous avions posé des préconisations sur cet immeuble. On constatait déjà des regroupements. Le référent sûreté de la police était venu pour établir un diagnostic que nous avions remis aux copropriétaires. Rien n'avait été fait à l'époque. La situation s'est dégradée depuis. Il est de la responsabilité des propriétaires que d'assurer la sécurité des locataires."
In fine, l'édile a voulu rappeler que ces travaux ont aussi vocation à "éradiquer ce point de deal" et que "le bâtiment va être sécurisé". Des premières barrières ont été disposées autour de l'immeuble ce vendredi pour en condamner les accès.