General Electric-Alstom : l'Etat a-t-il les moyens d'empêcher le plan social ?

Depuis le 4 octobre et jusqu'à nouvel ordre, le site General Electric de Grenoble est bloqué par les salariés, inquiets des 345 emplois menacés par un plan social. Arnaud Montebourg, ex-ministre du Redressement productif, s'est rendu sur place et a demandé à l'Etat de racheter des actions d'Alstom.

L'option, soulevée par Arnaud Montebourg, a fait beaucoup de bruit, notamment auprès des salariés, qui sont inquiets des 345 emplois menacés par le plan social.

Que propose Arnaud Montebourg ?

L'ancien ministre socialiste de l'Economie propose que l'Etat rachète des parts de l'entreprise pour peser sur son action. "Il reste quinze jours pour que l'Etat rachète les actions qu'il loue à Bouygues", a-t-il expliqué le 2 octobre à Grenoble.


Pour l'avocat et homme politique Arnaud Montebourg, "il est impossible que ça ne se fasse pas", mettant en avant un risque de poursuites pénales pour "détournement de fonds publics par négligence" pour l'actuel ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, si l'Etat n'exerce pas son option d'achat de 20% du capital.

Qu'a répondu Bruno Le Maire, actuel ministre de l'Economie ?

Le 4 octobre, à l'Assemblée nationale, Bruno Le Maire a nié toute négligence dans le rapprochement entre Alstom et Siemens. "Il n'y a pas d'utilisation frauduleuse de fonds publics et il n'y a aucune négligence (...) justement parce que je n'utilise pas des fonds publics pour faire de la spéculation sur le dos du contribuable", a affirmé le ministre lors d'une audition à l'Assemblée nationale.


Mais cette idée a été écartée par le Ministre de l'économie Bruno Le Maire, qui toutefois, indique qu'il tient à ce que tous les sites General Electric français restent ouverts.

Comment l'Etat pourrait sauver les emplois ?

"L'Etat peut acheter 20% du capital d'Alstom par le biais d'une option d'achat, un produit qui a été négocié lors de la vente de l'activité Energies d'Alstom à General Electric", assure Gilles Sanfilippo, enseignant-chercheur en finance à l'IAE (Institut des Administrations des Entreprises) de Grenoble et spécialiste en financement des entreprises.

Invité : Gilles Sanfilippo, maître de conférences à l'IAE de Grenoble. Extrait du journal de 19h du 4 octobre, présenté par Jean-Christophe Solari

Ces actions sont pour l'instant la propriété de Bouygues. Est-ce que racheter 20% serait suffisant pour peser sur la politique de GE ? "Si l'Etat acquiert ces 20%, répond Mr. Sanfilippo, il obtiendra aussi donc 50% de la co-entreprise avec GE Renewable de Grenoble." 

Cela pourrait permettre à l'Etat de peser, "mais encore faudrait-il qu'Alstom, via l'Etat, exerce son option d'achat sur GE Renewable pour véritablement peser sur les décisions économiques."

Mais cela est loin d'être fait, puisqu'il y a d'autres actionnaires au sein d'Alstom (institutionnels, fonds d'investissement), qui représentent 62,5% du capital.

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