"General Electric ne respecte pas ses engagements", selon Arnaud Montebourg

Le géant américain de l'industrie General Electric (GE) ne respecte pas ses engagements sur l'emploi pris lors de son rachat en 2015 du pôle énergie d'Alstom, a dénoncé mercredi 13 décembre l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, lors d'une audition à l'Assemblée.

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Il y a deux ans, pour obtenir l'aval du gouvernement français au rachat du pôle énergie d'Alstom, General Electric s'était engagé à créer 1.000 emplois nets en France d'ici à la fin 2018, sous peine d'une pénalité de 50.000 euros par emploi non créé.

"Je ne peux pas considérer que l'accord a été respecté, puisqu'il y a déjà des pertes d'emploi qui ont été observées et donc le gouvernement doit faire respecter l'accord", a jugé M. Montebourg lors de son audition à l'Assemblée nationale par la commission d'enquête sur la politique industrielle.

En novembre, le solde était négatif de 590 postes, a récemment indiqué le président PS de la commission d'enquête de l'Assemblée sur la politique industrielle de l'Etat. Par ailleurs, un plan social menace 345 des 800 emplois de la branche Hydro de l'usine GE Hydro-Alstom de son site de Grenoble.

"Les accords qui sont déloyalement exécutés doivent être sanctionnés et l'Etat a les moyens de le faire aujourd'hui", a encore jugé l'ancien élu, ajoutant que
"c'était la première fois" que le gouvernement "avait trouvé un accord avec une sanction". Il a également jugé "utile" d'imposer à l'avenir "la nullité de l'accord" par "rétroactivité, en cas de manquement aux engagements. 

Pour préserver l'emploi industriel, le chantre du patriotisme économique, en retrait de la vie politique, a également proposé que le gouvernement rachète les co-entreprises dans l'énergie entre Alstom et General Electric. "Alstom peut racheter jusqu'en 2019 les activités (...) de la co-entreprise Alstom General Electric Renewable, qui comprend les turbines pour les barrages et l'énergie éolienne, et "dans laquelle figure l'entreprise GE Hydro", a-t-il assuré.

"Je suis extrêmement choqué"


M. Montebourg a indiqué que le portefeuille d'Alstom, outre son activité ferroviaire, comprend "trois co-entreprises qui pèsent des milliards avec des droits de veto du gouvernement français". Selon l'ancien ministre, le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a déclaré que ces co-entreprises seraient vendues.

"Je propose que le gouvernement se débrouille pour faire un accord de place avec l'ensemble des investisseurs pour racheter ces entreprises qui sont très profitables", a encore déclaré M. Montebourg. Une autre co-entreprise comprend les activités de turbines liées au nucléaire.

Plus largement sur l'application de l'accord de vente de 2014, l'ancien ministre s'est dit "extrêmement choqué de l'absence de suite tant du côté d'Alstom que du côté du gouvernement". M. Montebourg a toutefois souligné que le décret pris le 14 mai 2014, en pleine affaire Alstom, donnait à l'Etat des moyens de s'opposer à des investissements étrangers dans des secteurs stratégiques français. "Je regrette qu'il n'ait plus servi après (...) Il faudrait revitaliser ce décret", a-t-il lancé.

Selon lui, "nous ne pouvons plus nous permettre d'accepter de vendre très facilement nos entreprises". "Pour retrouver le niveau de production industrielle dans notre pays, il faudrait mener la même politique pendant 10 à 15 ans, après les dégâts considérables de la crise de 2007-2008", a-t-il dit.

La commission d'enquête de l'Assemblée sur la politique industrielle de l'Etat auditionnera jeudi la présidente de General Electric France Corinne de Bilbao et le PDG d'Alstom.

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