Voilà plus de 10 ans que l'association SOS Attitude, basée à Grenoble, opère sur les terrains de catastrophe. Spécialisée dans l'abri d'urgence, elle est intervenue dans plus de 38 pays. Elle vient de mettre au point un nouvel équipement pour ses tentes, adapté aux conditions hivernales.
Ils sont une vingtaine, tous bénévoles, prêts à intervenir pour aller fournir, et monter, des tentes destinées aux plus fragilisés par la situation. Des tentes "familiales" particulièrement adaptées aux conditions du pays dans lequel ils interviennent, et particulièrement résistantes, pour permettre à ces familles de survivre, le temps de la reconstruction.
L'association travaille en collaboration, de longue date, avec les Pompiers de l'Urgence Internationale et la cellule de crise du Ministère des Affaires Etrangères.
Sa première mission, évaluer les besoins sur place et examiner les différentes possibilités d'acheminer les tentes qui doivent abriter tous ceux qui n'ont plus de toit.
Népal, Equateur, Italie, Mexico, Madagascar, et encore tout récemment à Saint-Martin ou à la Dominique; SOS Attitudes intervient toujours dans les toutes premières heures, dans les villages les plus reculés et les plus déshérités.
Jusqu'à présent, l'association est intervenue dans près de 38 pays, auprès de 10. 000 familles.
Mais John Diksa, son président, veut "aller encore plus loin" et étendre l'action d'SOS ailleurs sur le globe. Le déclic? "On nous a sollicités pour une mission entre l'Iran et l'Irak en octobre dernier, et c'est la mort dans l'âme que nous avons dû refuser d'y aller, tout simplement en raison de l'altitude et des températures, parce que nous n'avions pas la possibilité d'hiverner nos abris".
Alors avec le fabricant Belge qui confectionne déjà les tentes qu'ils emportent en mission, ils ont imaginé des emménagements, un kit d'isolation, et surtout une possibilité d'installer un poêle.
Il fallait trouver un système adapté aux réalités du terrain, mais aussi léger à transporter"
La force de l'association, qui fait sans conteste depuis des années sa réputation dans l'humanitaire, c'est sa rapidité et son autonomie, dans le processus de déclenchement des opérations, mais aussi dans la gestion de la situation sur le terrain.
Son credo? Se rendre sur les lieux sinistrés "où les autres dispositifs des ONG, plus lourds, ne peuvent aller, parce que ce sont des villages reculés, isolés et que toutes les routes d'accès sont alors coupées(...) il ne s'agit surtout pas d'ajouter de la complication à une situation déjà chaotique" explique John.
Et le mode opératoire est bien rôdé : envoyer d'abord une équipe en éclaireurs, avec un premier stock d'urgence de tentes, déployé en fonction des besoins.
A Saint-Martin, ou à la Dominique, par exemple, l'association avait dès les premières heures du ravage provoqué par l'ouragan Irma, confié aux Pompiers de l'Urgence Internationale plus de 20 abris à acheminer, "pour permettre d'assurer les premiers soins médicaux car les hôpitaux avaient été endommagés".
Mais c'est ensuite à Morne Jaune qu' SOS a ciblé ses efforts, en concertation avec les autorités locales. Morne Jaune, l'un des quartiers les plus pauvres de l'île de la Dominique.
Sinistrés, humanitaires, en effet tout le monde "s'y met"ensemble, quand il s'agit d'abord d'acheminer les tentes, "parce que les accès ne sont plus carrossables, ou qu'ils ne l'ont jamais été".
A Madagascar par exemple , c'est sur des pirogues que les tentes ont dû transiter
Dans ce village du Népal, c'est "à dos d'homme" qu'il a fallu les transporter.
Des abris d'urgence adaptés à des conditions hivernales"
C'est précisément en tenant compte de ces contraintes d'acheminement, de poids-qui pèsent aussi dans le coût du transport aérien- qu'SOS Attitude a travaillé sur les techniques qui permettraient d'adapter leurs tentes à des conditions climatiques hivernales.
Résultat : un "kit d'urgence" de tapis qui permettent d'isoler la tente du sol jusqu'à moins 15 degrés, de couvertures "high tech" faciles à emballer et transporter, de piquets pour aménager un puit central d'évacuation de fumée au plafond de l'abri, et d'une ouverture latérale pour un conduit, car il s'agit de pouvoir y installer un poêle.
Un poêle dans une tente? "ça peut nous sembler bizarre à nous en occident, mais dans de nombreux pays, c'est l'usage en hiver dans les habitats traditionnels .(...) la toile et le sol des nos tentes sont inifugés. Ils ne présentent aucun danger, même si on les brûle au chalumeau " souligne John, qui précise :" Nous acheminerons les kits d'isolation, mais pas de poêles bien sûr, trop lourds, et ce n'est pas notre vocation, les solutions se trouveront sur place le cas échéant avec d'autres ONG. L'important, c'est que nous avons désormais un équipement qui peut répondre à d'autres situations, dans des contextes climatiques différents".