Le 16 mars dernier, les forces de l’ordre ont interpellé un jeune grenoblois suspecté de trafic de stupéfiants. Au cours de la perquisition, les enquêteurs ont découvert que cet informaticien possédait un petit laboratoire de chimiste clandestin et qu’il dealait de la drogue dans le monde entier grâce au Darknet.
Cannabis, héroïne, cocaïne, amphétamines, méthamphétamines, MDMA, ecstasy, kétamine, LSD : la liste des stupéfiants retrouvés dans le box de l’informaticien grenoblois est interminable.
Au total, les enquêteurs ont retrouvé 25 kilos de drogues en tout genre dans un box transformé en "petit laboratoire de chimiste", précise Boris Duffau, procureur adjoint de la République de Grenoble.
La nébuleuse du Darknet
Pour vendre et acheter ses stupéfiants en toute discrétion, le jeune homme de 21 ans utilisait le Darknet. Une sorte d’internet parallèle uniquement accessible par des logiciels qui anonymisent les données des utilisateurs.
Ce réseau est souvent utilisé par des criminels, qui se servent de cette "intraçabilité" pour s’adonner à toutes sortes de trafics illégaux : armes, drogues, pédopornographie etc.
Mais une fois la marchandise vendue en ligne, reste encore à l’expédier. Et ce sont ces allées et venues de colis qui ont mis la puce à l’oreille des enquêteurs.
Trahi par ses colis
En juin 2021, les douaniers du Pas-de-Calais ont trouvé 200 grammes d’héroïne dans un paquet en provenance des Pays-Bas et à destination de l’informaticien grenoblois. "Les investigations permettaient de dénombrer quatre autres livraisons similaires dans le courant du mois précédent, portant à 800 grammes la quantité totale achetée par le destinataire" ajoute le procureur adjoint.
Avisée, la police judiciaire de Grenoble a ensuite étudié les comptes bancaires du suspect, qui se sont révélés être en inadéquation avec son activité professionnelle. "Il était relevé des opérations numéraires sur un compte en cryptomonnaie anglais pour la somme de 24 900 euros, pouvant laisser présumer l’achat de produits stupéfiants via l’utilisation du Darknet" détaille le Parquet.
Un jeune homme sans antécédent judiciaire
Le 16 mars dernier, les enquêteurs ont donc procédé à l’interpellation du Grenoblois. C’est ainsi qu’ils ont découvert le fameux laboratoire de chimiste. Plus de 9000 euros ont été saisis lors de la perquisition ainsi que 63 000 euros présents sur ses comptes bancaires.
"Le mis en cause a reconnu avoir régulièrement acheté et revendu des stupéfiants via le darknet. Ses clients étaient pour partie en France et pour partie à l’étranger (Etats-Unis, Canada)" conclut le procureur adjoint.
Le jeune homme sera convoqué devant le tribunal correctionnel le 4 mai prochain.