Le conseil métropolitain de Grenoble Alpes a voté ce 2 juillet la poursuite de la restauration de la nature sur le cours aval du Drac. Au niveau du seuil de la Rivoire, sont programmées la création d'une rivière de contournement pour les poissons, et la restauration écologique de la gravière.
A une dizaine de kilomètres au sud de Grenoble, le Drac reprend vie peu à peu. En 2017, son cours aval de 4 km entre Saint-Georges-de-Commiers et la confluence avec la Romanche avait retrouvé un débit permanent, lui qui était asséché 300 jours par an depuis plus de 40 ans.
Le responsable de cet assèchement : le barrage de Notre-Dame-de-Commiers, qui ne relâchait jusque là que 1,5 m3 d'eau par seconde. Depuis, le débit sortant est passé à 5,5 m3 par seconde, de quoi reformer, douze mois par an, les îles de sable du cours aval du Drac. Un projet de plus de 20 ans, qui avait notamment abouti à la création de la Réserve naturelle régionale (RNR) des Isles du Drac, longue de plus de 8 km et vaste de 800 hectares.
Au sein de cette RNR se trouve le site de la Rivoire, où la beauté des rives du Drac rencontre l'intervention humaine. Un ancien barrage, désaffecté à l'arrivé de celui de Notre-Dame en 1964, traverse là le cours du Drac. Ce seuil, haut de 4 mètres, est surplombé par deux ponts, un routier et un ferroviaire. Un peu plus en amont, EDF a aussi creusé une gravière dans les années 90, aujourd'hui à l'abandon.
Un espace "plus attractif à la faune et à la flore"
C'est cette zone que la métropole veut réinventer dans les prochaines années, avec deux projets visant à la "renaturer", selon un communiqué.
L'un prévoit la création d'une rivière de contournement de l'ancien barrage, pour permettre aux poissons de remonter la rivière. Une opération nécessaire à leur reproduction, rendue impossible par la hauteur du seuil. "Pour autant, le seuil ne peut être détruit : en effet sa suppression risquerait de fragiliser les deux ouvrages situés immédiatement en amont [...], et d’avoir des conséquences sur la qualité de l’eau potable prélevée dans les forages de la Métropole, plus en aval", note le communiqué.
Chiffrée à 535 000 euros, cette "passe à poissons" devrait permettre un retour de biodiversité en amont du seuil, la métropole considérant que l'une "des priorités est de répondre de manière urgente aux enjeux de préservation du vivant". La collectivité espère que l'opération pourra être financée à hauteur de 70% par l'Agence de l'eau, et par la région à 10%.
Deuxième projet : la "restauration écologique du plan d'eau de la gravière", considérée comme "peu accueillante pour les espèces vivant dans les milieux humides et aquatiques" dans son état actuel. Cette restauration devrait passer par l'adoucissement des pentes de berges, la recréation de hauts-fonds, "habitats utiles pour de nombreuses espèces", et la suppression des dépôts sédimentaires qui forment des "îles trop envahissantes". Cette phase à 360 000 euros est inscrite dans le plan de gestion de la RNR des Isles du Drac, "permettant un financement à hauteur de 50% de l’Agence de l’Eau et à 30% de la Région".