Une vingtaine de cafetiers et restaurateurs de Grenoble ont barré leur devanture d'une croix rouge pour dénoncer la fermeture administrative imposée par les restrictions sanitaires. Ils prévoient de manifester lundi.
Des croix de rubalise rouges et blanches fleurissent sur les devantures des commerces genoblois. Sur la vitrine du café-restaurant Le Bon label, une pancarte affiche : "Ce lieu fait vivre 5 personnes et en rend heureux beaucoup d'autres". Un geste de contestation amorcé par des gérants s'estimant au bord du gouffre après la fermeture administrative de leur établissement à cause de la crise sanitaire. Ils veulent aussi alerter les passants.
"L'idée, c'est de montrer que les restrictions du gouvernement, qui nous forcent à fermer ou à ne faire que de la vente à emporter, nous empêchent d'exercer notre activité, nous empêchent de vivre. Elles vont nous faire couler", estime Mick Bertrand, co-gérant du café-restaurant Le Bon label.
Une vingtaine de cafetiers et restaurateurs ont rejoint ce mouvement de contestation baptisé Les vivants grenoblois. "Nous sommes nombreux à ne pas être en accord avec les restrictions du moment. Il nous semble essentiel d’exprimer ce désaccord et de faire réfléchir, questionner pour le moins, ceux qui ne s’en alarment pas aujourd’hui", écrit Mick Bertrand sur la page Facebook du mouvement.
"On essaye de survivre"
Malgré la vente à emporter, les gérants du bistrot Le Foch ne s'y retrouvent pas. L'activité ne représente que 10% du chiffre d'affaires habituel. L'incompréhension des mesures gouvernementales est totale, alors que l'exécutif ne semble pas envisager de réouverture avant le mois de janvier.
"C'est la deuxième fermeture administrative que les bars, les restaurants, les discothèques subissent, note Eve Petrequin, co-gérante du café. C'est pas facile, on fait au jour le jour. On essaye de survivre, tout simplement." Même inquiétude et même sentiment d'injustice parmi les fournisseurs.
"Si nos clients sont fermés, nous on est semi-fermés. On a encore les magasins avec qui on peut travailler, mais on vend 60% de notre production en fûts. Et les fûts, il n'y en a plus, du coup on est impactés très lourdement", ajoute Suzy Rolland, gérante de la micro-brasserie Irvoy à Grenoble. Les cafetiers et restaurateurs de Grenoble vont organiser une manifestation lundi 23 novembre pour réclamer la réouverture de leurs établissements.