Plus d'un millier de manifestants ont marché dans les rues de Grenoble samedi en marge de la cérémonie officielle lors de laquelle la ville a reçu son titre de "capitale verte européenne" 2022. Ils ont notamment déposé des portraits d'Emmanuel Macron devant la préfecture de l'Isère.
Alors que Grenoble se voit décerner samedi 15 janvier son titre de "capitale verte européenne" 2022, plus d'un millier de personnes ont manifesté pour "une écologie sociale et populaire". Dix associations et organisations locales, dont Alternatiba, Attac ou Greenpeace, avaient appelé au rassemblement à partir de 14 heures au parc Paul-Mistral.
Tous plaident pour mettre en avant les propositions des citoyens en faveur de l'environnement, réclamant "une société basée sur le sens des responsabilités face au défi climatique et plus de justice sociale." Le cortège a rassemblé 1 100 personnes selon la police, 1 500 selon les organisateurs, issues de nombreux mouvements, allant des "gilets jaunes" aux anticapitalistes.
"Greenwashing"
"C'est un cortège hétérogène, reconnaît Justine Solier, représentante du collectif des citoyens pour le climat, parce que l'événement avait été organisé pour la venue d'Emmanuel Macron qui finalement n'est pas venu, mais le message est le même. On veut de l'écologie et du social." Et de dénoncer les "dissonances" dans le discours des élus locaux dont l'action a été récompensée par ce titre européen.
"On construit plein de pistes cyclables et on est fiers de ça à Grenoble mais à côté de ça, on fait une autoroute. On ne peut pas parler d'une vraie ville verte qui a des actions concrètes et des résultats probants", estime la jeune militante qui pointe une opération de "greenwashing".
Des portraits d'Emmanuel Macron abandonnés devant la préfecture
Des manifestants ont notamment brandi des portraits d'Emmanuel Macron, peints en vert par des participants, avant de les déposer aux pieds des forces de l'ordre. "Il y en a eu 150 qui ont été décrochés dans des mairies partout en France et on devait les rendre une fois qu'on aurait honoré nos objectifs de la COP 21. Mais Macron a abandonné ses promesses en matière climatique, donc on a choisi d'abandonner les portraits devant la préfecture", explique un manifestant.
"Et un et deux et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité" ou encore "la COP numéro 12 toujours personne qui bouge, 13,14,15... 21,22, 23, on continue de compter et finalement : la COP numéro 52, on va crever sous peu", chantaient les manifestants en marchant à travers la ville.
"Dans le bassin grenoblois aussi bien qu'ailleurs, on continue à agrandir les centres commerciaux et à en construire de nouveaux, à artificialiser toujours plus d'espaces vivants et agricoles, à ne pas soutenir une vraie politique d'installation agricole et d'accès à une alimentation de qualité à toutes et tous, à démolir des logements sociaux au lieu de les rénover et à développer le trafic routier, comme avec le chantier de l'A480 dans le financement duquel Emmanuel Macron a joué un rôle clé", dénoncent également les organisateurs dans un communiqué commun.