Grenoble : des chercheurs parviennent à contrôler la reproduction du parasite toxoplasma, une première mondiale

Des scientifiques de Grenoble ont récemment découvert comment contrôler la reproduction du parasite à l'origine de la toxoplasmose. Une première mondiale, qui pourrait permettre de limiter la transmission de maladies parasitaires à l'homme, dont la malaria fait partie.

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Particulièrement redoutée des femmes enceintes et des personnes immuno-dépressives, la toxoplasmose, maladie parasitaire transmise par le chat, pourrait bientôt voir sa fin arriver. 

De biologistes et des généticiens grenoblois ont fait une découverte scientifique majeure : ils sont parvenus à contrôler le processus de reproduction du toxoplasma, le parasite à l'origine de la toxoplasmose, en reprogrammant son épigénome.


Fini les chats de laboratoire !

"Le chat est un réservoir de toxoplasma, explique Mohamed-Ali Hakimi, directeur de recherche INSERMLe parasite fait sa reproduction sexuée dans l’intestin du chat. Il se retrouve ensuite dans ses selles et va souiller nos aliments : salade du jardin ou autre végétaux.

Si on lave mal ses légumes, on va être contaminés par l’ingestion de ces parasites. Le chat n’est jamais malade : c’est un vrai hôte définitif. Tous les autres hôtes, qui le sont par accident, comme l’homme, peuvent développer des pathologies."


Habituellement, pour étudier le parasite, les chercheurs étaient obligés d'utiliser des chats de laboratoire, ce qui freinait les avancées des recherches. Mais ils ont désormais trouvé une autre solution : repérer et contrôler "l'interrupteur génétique" qui commande la reproduction du parasite.


Contrôler et bloquer "l'interrupteur génétique"

Le toxoplasma peut donc se reproduire in vitro, dans des flasques. Une première étape avant de pouvoir, à terme, en bloquer la reproduction et donc la transmission. 

"L’interrupteur va aller dire aux gènes dormant ‘réveillez vous’ et faites votre fonction en relation avec le développement sexué", explique Dayana C. Farhat, biologiste à l'institut pour l'Avancée des Biosciences.
 
Cette découverte majeure, une première mondiale, publiée le 24 février dernier dans la prestigieuse revue Nature microbiology, pourrait également permettre de lutter contre la malaria, maladie parasitaire elle aussi.

"L’idée, c’est de trouver ce qu’on appelle des grands régulateurs, précise Mohamed-Ali Hakimi. En intervenant sur ces régulateurs, on va pouvoir changer le destin de ces parasites. Si on peut bloquer la transmission du chat ou du moustique vers l’homme, on pourra régler pas mal de problèmes de santé publique."

Chaque année, la malaria fait 500 000 morts dans le monde, essentiellement dans les pays pauvres. 

 
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