Ce mercredi 19 juillet est marqué par le début des consultations sur les 345 suppressions de postes à General Electric, à Grenoble. Premier point de désaccord avec les syndicats: les justifications économiques avancées par la direction.
Le compte à rebours du plan social chez General Electric (GE), qui porte sur 345 postes - soit plus de 40% - du site de sa filiale Hydro à Grenoble, a débuté ce mercredi 19 juillet 2017, avec un désaccord sur les justifications économiques avancées, selon les syndicats.
Cette réunion marque le départ des quatre mois légaux de concertation pour tenter de rapprocher les positions, avant l'envoi des premières lettres de licenciement.
Les représentants des 800 salariés étaient donc présents à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) pour un comité central d'entreprise (CCE) de GE Hydro France, filiale de GE Renewable (énergies renouvelables).
"On n'est pas d'accord sur le présupposé de départ : comme quoi le marché va mal, que les charges de structure sont trop lourdes donc il faut supprimer 345 postes", a déclaré Grégory Vauclin (CFE-CGC), joint par l'AFP, au nom de l'intersyndicale CFE-CGC/CGT/CFDT. "L'intérêt d'être dans un groupe est que les différentes branches peuvent se compenser. Le marché de l'hydroélectricité est à cycles longs de 3-4 ans et la direction a communiqué hier (mardi) devant les instances européennes que le creux de la vague était passé! ", a poursuivi M. Vauclin.
Selon les salariés, le résultat financier de GE Renewable a augmenté de 44% en 2016. Si les syndicats partagent le constat des frais de structure, ils les imputent à des procédures de travail "inadaptées qui ne sont pas du tout remises en cause par la direction".
"Il faut 4 voire 5 validations pour acheter 3 vis pour un engin en panne sur un chantier : on nous a mis de la paperasse alors qu'on a besoin de réactivité", cite en exemple M. Vauclin. "C'est tellement lourd que quand on remporte un contrat, on ne gagne pas d'argent avec."
La direction met en avant, elle, un nécessaire "repositionnement" de l'activité hydroélectricité vers "le digital, les services et les petites turbines", dans un environnement "extrêmement concurrentiel", soulignant qu'"aucune décision définitive n'a encore été prise". Et si un "rebond a été enregistré en 2015-2016, il est porté par l'Asie et l'Amérique latine, pas par l'Europe", relève une source proche de l'entreprise, qui note aussi "un coût des produits français 20% plus chers que ses concurrents, perdant ainsi un atout compétitivité en Europe".
De plus, si GE Renewable se porte bien, ce n'est pas le cas de la branche Hydro qui, au niveau mondial, a vu son chiffre d'affaires reculer de 1,6 milliard d'euros à 700 millions en 5 ans (de 500 à 250 M EUR pour l'Europe), la trésorerie perdant 100 à 130 M EUR chaque année au niveau mondial, selon la même source.
Les 345 postes menacés ont été listés : "des activités disparaitraient purement et simplement comme l'atelier de fabrication de turbines (50 ouvriers), la quasi-totalité de la chaîne d'approvisionnement et une réduction de moitié de la gestion de projets", a détaillé l'intersyndicale, qui souligne que "80% des représentants syndicaux actuels partiraient avec ce plan".
"Tous les services sont impactés de 30% à 100%... sauf les postes de la direction générale, artisans des difficultés que connaît la boite", dénonce M. Vauclin.