Dans le cadre d'un plan de restructuration, General Electric (GE) veut supprimer 345 emplois dans sa filiale GE Hydro, à Grenoble. En 2014, il avait racheté cette branche énergie d'Alstom. Selon la direction, "des structures de coût trop élevées" justifient cette décision.
Tout avait pourtant bien commencé. Le 24 juin 2014, les bans étaient publiés, l'Etat avait choisi le groupe américain General Electric pour le rachat d'Alstom Energy. Un mariage de raison destiné à sauvegarder le savoir-faire français avec la bénédiction de Bruxelles... et du ministre de l'économie de l'époque, Emmanuel Macron.
Trois ans plus tard, le divorce pointe le bout de son nez. D'après un document confidentiel que nous nous sommes procurés, provenant de l'IRS (le comité européen d’entreprise des anciens employés d’Alstom Energy) et daté du 26 juin 2017, General Electric devrait supprimer 345 emplois sur son site grenoblois. Cette filiale, spécialisée dans la production de turbines hydrauliques destinées à l'exploitation des barrages, coûte trop cher et n'est pas assez productive. L'an dernier, la perte s'est élevée à plus de 200 millions d'euros.
La direction a donc annoncé son intention de supprimer près d'un emploi sur deux dans cette entreprise iséroise qui compte 800 salariés. Une annonce qui serait justifiée à cause de l'échec "d'atteindre ses objectifs financiers notamment en raison d'une structure de coût excessivement élevée" et "des difficultés structurelles qui, dans un marché hautement concurrentiel, menacent sa compétitivité."
L'atelier de mécanique lourde devrait être fermé
En effet, dans le document en notre possession, il est fait état "du manque de productivité de l'atelier de mécanique lourde de Grenoble qui n’a gagné aucun contrat au cours des derniers mois. En conséquence, la charge de travail de l’atelier tend vers les 36 000 heures pour 2017, sans nouveau contrat prévu pour 2018. [...] Contrairement à l’atelier de Chine qui a atteint une moyenne de 821 000 heures de charge de travail par an au début de l’année 2017, ce qui représente un volume 14 fois supérieur à celui de Grenoble."
Il est donc envisagé de fermer l’atelier de mécanique lourde et d’assurer l’approvisionnement via d’autres sites plus compétitif. Le site grenoblois devrait donc se concentrer uniquement sur leur atelier de modèles réduits qui "bénéficie d’un positionnement concurrentiel plus favorable, et d'une expertise unique", selon l'IRS.
1000 emplois doivent être créés d'ici fin 2018
Cette suppression d'emplois peut paraitre surprenante lorsque l'on sait que le PDG de General Eletric avait annoncé vouloir créer 1000 emplois nets en France d'ici la fin 2018, lors du rachat d'Alstom. Et d'après une source proche du dossier, cet engagement devrait être respecté. Ce qui conduirait logiquement à recréer les postes supprimés...
La direction de GE Renewable Energy se refuse à tout commentaire pour l'instant, mais "confirme avoir entamé des discussions avec l’IRS sur des propositions visant à faire évoluer l’activité hydroelectricite de GE. Cette étape est nécessaire pour mieux positionner notre activite et réussir dans un marché extrêmement concurrentiel. Des réunions sont prévues le 7 juillet avec les organes représentatifs de la division Hydro France."