En fin de semaine dernière, des enseignants de tous âges ont pu prendre rendez-vous pour se faire vacciner contre le Covid-19 au centre de vaccination Alpexpo de Grenoble. Mais une fois arrivés sur place lundi 12 avril, l'accès au vaccinodrome leur a été refusé.
"J’ai appelé le CHU vendredi dernier, j’ai expliqué que j’étais un enseignant de moins de 50 ans sans comorbidités. On m’a dit que c’était OK et que je devais venir avec ma fiche de paye pour me faire vacciner".
Laurent S., professeur des écoles en Isère, était soulagé de pouvoir se faire vacciner. Comme lui, plusieurs enseignants disent avoir pris rendez-vous auprès du CHU de Grenoble en mettant en avant leur qualité professionnelle, à la suite d'un message passé de "bouche à oreille" leur assurant que c'était possible dès cette semaine.
Laurent, dont le rendez-vous était prévu ce mardi 13 avril, a lui aussi fait passer le mot à des collègues. Mais lundi matin, certains ont été refoulés du centre de vaccination géant installé dans le parc des expositions Alpexpo, au sud de Grenoble, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
Après deux confirmations du rendez-vous par SMS, Corinne, 55 ans, professeur des écoles près de Grenoble s'est présentée le lundi après-midi. "J'ai eu droit à un vigile qui m'a dit que ce n'était pas possible pour les enseignants, témoigne-t-elle. Du coup, je n'ai pas insisté".
J'oscille entre la colère et la honte; ça fait vraiment amateur
"Vers 15H30, j'ai reçu un appel du standard du CHU: mon rendez-vous (pour demain) est annulé", ajoute Laurent.
"J'oscille entre la colère et la honte; ça fait vraiment amateur", juge ce syndiqué au SNUipp-FSU, qui assure qu'il avait répété avoir bien moins de 50 ans lors de la prise de rendez-vous. Il avance qu'une "trentaine de collègues" autour de lui sont concernés par cette annulation de dernière minute.
Vendredi, "un message circulait sur les listes (de diffusion) disant que les enseignants étaient prioritaires pour la vaccination, avec un numéro du CHU à contacter pour prendre rendez-vous", confirme Anne-Marie Guillaume, secrétaire départemental du syndicat enseignant Snes-FSU.
Le rectorat se dit "assez surpris de ce qui s'est passé" et assure à l'AFP n'avoir transmis "aucune communication invitant les enseignants à prendre rendez-vous par quelque biais que ce soit."
Un couac informatique ?
"Suite à la création momentanée par la plateforme de prise de rendez-vous en ligne Keldoc d'un motif TEST-NE PAS UTILISER pour la vaccination des enseignants de plus de 50 ans, une confusion a pu apparaitre vendredi 9 avril. La hotline de prise de rendez-vous de vaccination (04 76 76 86 18) ayant ainsi pu donner des rendez-vous par erreur vendredi", a finalement expliqué l'hôpital dans un communiqué.
Le CHU Grenoble-Alpes ajoute que "les enseignants ne sont aujourd'hui pas éligibles à la vaccination" et que "aucun contrôle (n'est) possible au moment de la prise du rendez-vous".