Grenoble : ils racontent des parcours de migrants dans leur film pour "rendre visible ce qui est invisible"

Le Réseau éducation sans frontière organisait ce samedi une journée de solidarité à Grenoble dans le cadre du festival "Migrant'Scène". Parmi les invités, deux réalisateurs qui ont filmé des parcours de réfugiés pour mettre en images "ce qui est invisible".

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A la MJC des Eaux-Claires, Tomas Bozzato a présenté samedi 23 novembre son film "Quelque chose de nous", racontant le parcours d'enfants sans papier au collège Aimé Césaire de Grenoble. Le réalisateur s'est immergé dans l'établissement et a recueilli les témoignages d'enfants réfugiés.

"Quand je dis à mes copains de classe que je suis en France depuis quatre ans, ils me regardent avec des yeux grands ouverts : « Comment ça, t'es étrangère ? »", témoigne une jeune fille dans ce court-métrage. L'éloignement des siens, le sentiment d'étrangeté, de perte, les difficultés de la vie quotidienne... De ces témoignages d'adolescents ressort la complexité migratoire dans ce qu'elle a de plus intime.

"C'est un film qui s'attache à leur parcours intime, à leur façon de le raconter très enfantine, qui nous donne à voir des choses auxquelles nous, en tant qu'adultes, on n'a pas forcément accès. C'est le point de vue de l'enfant qui nous dit ses difficultés, ses doutes, sa façon d'être avec les autres enfants dans ce monde qui est le nôtre", raconte Tomas Bozzato, le réalisateur.
 
 

"Rendre visible ce qui est invisible"


Laëtitia Cuvelier et Isabelle Mahenc ont, elles, croisé les regards de Anne, Yves, Fanfan, Max et Alia, des habitants du Briançonnais (Hautes-Alpes), avec ceux de migrants qui ont risqué leurs vie en franchissant les Alpes. Les premiers ont tendu la main aux seconds. Le film "Déplacer des montagnes" raconte cette fraternité.

"C'est rendre visible ce qui est invisible, le rendre humain, avoir des visages et rencontrer des personnes droit dans les yeux. C'est le propos de notre film, se regarder, se dire les choses qu'on a à se dire même si on a des histoires de vie différentes, se dire que c'est possible et pas forcément compliqué mais simplement humain, comme n'importe quelle rencontre de la vie", estime la réalisatrice Laëtitia Cuvelier.

 

Le programme de "Migrant'Scène"


Très actif dans le quartier des Eaux-Claires, le Réseau éducation sans frontière de l'Isère (RESF 38), à l'origine de ces projections, a fait de cette journée une fête solidaire. "Beaucoup de monde nous demande aujourd'hui comment aider, on montre des choses émouvantes, qui marquent. Mais il y a de l'espoir si on se bouge un peu, on rend le sourire à des gamins et ça marche avec pas grand chose. Si on est tous ensemble, ça marche", ajoute Vincent Delhummeau, membre du RESF.
 
Organisé partout en France et dans plusieurs cités alpines, le festival "Migrant'Scène" propose spectacles, concerts et rencontres autour de la thématique "Résistance(s)" jusqu'au 8 décembre. "La Cimade, l'association de solidarité active avec les personnes exilées entend donner la part belle aux multiples formes de résistances qui s'opposent au regain de haine et de discriminations contre les personnes étrangères", décrivent les organisateurs sur le site de l'événement. Le programme complet du festival dans la région est à découvrir dans notre article ou sur le site dédié.

 
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