Conférences, débats, repas partagés, c'est le menu du 3e congrès du très jeune mouvement écolo Youth for Climate qui se tient à Grenoble du samedi 26 au samedi 2 novembre 2019. Un objectif pour ces jeunes engagés : établir des stratégies pour remobiliser les troupes.
"On essaie de voir comment on peut mobiliser", explique Robin. Le grenoblois de 17 ans s'est engagé il y a quelques mois dans le mouvement Youth For climate, un mouvement international impulsé par la jeune suédoise Greta Thunberg. Ces jeunes, pour la plupart lycéens, organisent notamment des grèves pour le climat partout dans le monde. À présent, Robin, lycéen en terminale, fait partie de la petite dizaine d'organisateurs du 3e congrès national de Youth for climate France qui se tient à Grenoble du 26 octobre au 2 novembre 2019.
En août, des délégations de 38 pays se sont rassemblées à Lausanne pour établir une charte dans laquelle sont détaillés les trois chevaux de bataille du mouvement : "Maintenir la hausse de température mondiale inférieure à +1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels", "assurer l'équité et la justice climatique" et enfin "tenir compte des meilleures données scientifiques actuellement disponibles." Pour arriver à leurs fins, ces jeunes écolos ont donc besoin d'établir une stratégie précise pour mobiliser plus de monde. En effet, ils ont noté depuis peu un essoufflement à l'échelle nationale et comptent bien y remédier. C'est l'objet de ce troisième congrès pour lequel une centaine d'activistes de toute la France, âgés de 14 à 25 ans environ, se sont déplacés à Grenoble.
Se former pour mieux rassembler
Conférences, groupes de travail,etc. Les activités sont nombreuses et les jeunes français ne sont pas là pour rigoler. Ils profitent le leurs vacances... pour se former. Durant la première partie de la semaine, ils affineront leurs connaissances en matière de système économique, de démocratie ou encore de justice sociale. Des intervenants bénévoles interviendront sous forme de conférences pour aiguiser la matière grise de ces jeunes engagés.Ce dimanche matin, ce sont de jeunes activistes qui formeront eux-même leurs coéquipiers sur le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), rapport qu'ils décortiqué en amont avec des scientifiques. La deuxième partie de la semaine sera, elle, consacrée à l'élaboration d'une stratégie (sous forme de débats, groupes de travail, réunions plénières, etc.).On a besoin de se former pour être au niveau, comprendre comment fonctionnent les choses pour, à l'issue, établir une bonne stratégie,
- Robin, coorganisateur du troisième congrès de Youth for climate
Youth for climate est un mouvement qui se veut sans hiérarchie. Ce qui prime, c'est "l'intelligence collective". Les jeunes feront appel à deux "facilitateurs", des professionnels de l'intelligence collective, qui assureront le bon déroulement du programme et des temps d'échange.
Une semaine "chez l'habitant"
C'est une semaine sans superflu qui s'annonce. Pour la nourriture, pas d'achat inutile ou de gaspillage. Les jeunes récupéreront en priorité des invendus ou des pertes : une boulangerie, un magasins bio ainsi qu'une association grenobloise ont accepté de coopérer. Un crowfunding leur a également permis de récolter des fonds pour acheter le reste des aliments. Concernant l'hébergment, ils ont fait appel à la solidarité des grenoblois via les réseaux sociaux.Les jeunes écolos ont aussi le soutien de la mairie de Grenoble et de nombreuses associations locales — Alternatiba Grenoble, La Graille, le Centre Social Tchoukar 38, etc. — qui les ont épaulés durant leurs recherches de logement, nourriture et salles de travail. Les transports en commun du réseau Tag seront également gratuits pour les participants. Quant aux locaux, c'est l'école Science po Grenoble leur prête les siens.
Des efforts individuels pour la planète
Ces jeunes concilient pour la plupart leur engagement avec les cours. Une sorte de double vie qui leur impose un emploi du temps bien chargé avec lequel les parents ne sont pas toujours en accord. "Avec mes parents, c'était un peu galère au début, concède Robin en riant. Mais maintenant, ils comprennent."Mais les jeunes écolos n'oublient pas de s'amuser. Ils se sont quand même octroyés quelques temps de pause comme une fête d'Halloween "pour que l'ambiance reste bonne et que tout le monde puisse décompresser".On arrive à concilier les deux mais ça demande une grosse logistique personnelle. C'est pour ça que ce n'est pas un bénévolat qui est accessible à tous,
Stéphane, coorganisateur du 3e congrès de Youth for Climate