Des astronomes du monde entier ont dévoilé une image inédite d’un trou noir dans notre galaxie, la Voie lactée, parmi ces scientifiques, des Isérois de l’IRAM de Grenoble (institut de Radioastronomie Millimétrique). Ils nous expliquent cette prouesse scientifique extraordinaire.
Les astronomes de l’IRAM de Grenoble sont fiers de nous présenter l’image de « Sagittarius A », ce trou noir situé dans notre galaxie : « Voir ce qu’il y a au centre des galaxies c’est un rêve, un rêve qui aboutit mais qui ne finit pas, ce sont les premières images, on espère en voir encore », confie Michael Bremer Astronome à l’IRAM, l’Institut de Radioastronomie Millimétrique de Grenoble.
Pour cause, ce document constitue « la première preuve visuelle directe » de la présence d’un trou noir, en plein cœur de la Voie Lactée. « On savait que ce trou noir existait, mais le voir, c’est une preuve beaucoup plus directe et ça amène une série d’informations sur l’environnement très proche du trou noir. Maintenant, on peut observer la matière qui est en train de spiraler tout autour de ce trou noir, c’est un flux continu, » explique Frédéric Gueth Directeur adjoint de l’IRAM de Grenoble
En effet, le trou noir est entouré d’une spirale orange. Il s’agit en réalité de gaz et de poussière peu à peu absorbés par le centre.
Cette image historique, présentée pour la première fois le 12 mai dernier, est le résultat de plusieurs années de travaux, fruit de la collaboration de plus de 300 scientifiques d’une dizaine de laboratoires située partout dans le monde. Deux d’entre eux, le Pico Veleta dans le Sud de l’Espagne et le réseau Noema sur le plateau de Bure sont pilotés depuis Grenoble. L’IRAM, l’institut de Radioastronomie, est la seule structure en France à participer à cette aventure.
Véritable challenge technologique
En 2017 déjà, les chercheurs de l’IRAM avaient travaillé sur la toute première image d’un trou noir, M87*, situé au centre de la galaxie du même nom. Une annonce déjà révolutionnaire : « Ces observations sont vraiment un challenge technologique extraordinaire. Et les technologies qui sont en jeu sont devenues matures il y a quelques années, avant 215 ce n’était tout simplement pas possible. Depuis, on a pu observer ces deux trous noirs parce que ce sont les deux plus gros que l’on a réussi à voir dans le ciel. On a espoir dans le futur de réussir à faire des images similaires avec d’autres trous noirs, mais nous n’y sommes pas encore," ajoute le scientifique grenoblois.
Chaque année pendant dix jours, les dix observatoires du monde entier observent les deux trous noirs avec une synchronisation d’une précision absolue. Un projet appelé Event Horizon Telescope, dont fait partie le laboratoire IRAM. Les dernières données ont été relevées en avril dernier, elles sont stockées sur des batteries de disques durs et sont ensuite envoyées à Boston et en Allemagne pour les vérifier puis les combiner. Il faudra des mois, peut-être des années pour contempler une nouvelle image. En attendant, les chercheurs de l’IRAM tiennent à vous rassurer, il est impossible que notre planète soit, un jour, absorbée par « Sagittarius A ». Le trou noir est situé à plus de 20.000 années-lumière de la Terre.