Après la mort d'un ancien patient du chirurgien grenoblois mis en cause pour des opérations abusives, son avocat a annoncé qu'une plainte allait être déposée pour "homicide involontaire". Les causes du décès ne sont pas encore connues.
Christophe Fuselier, l'un des ex-patients ayant porté plainte contre le Dr V., est décédé jeudi 24 octobre, annonce l'avocat qui le représentait, Me Edouard Bourgin. Âgé d'une quarantaine d'années, il poursuivait le chirurgien orthopédiste grenoblois après avoir été opéré par ce dernier en 2007, estimant que l'amputation de sa jambe gauche était imputable à l'intervention chirurgicale. La famille veut porter plainte contre le médecin pour "homicide involontaire".
Une autopsie du corps de Christophe Fuselier a été demandée par le parquet, selon Me Edouard Bourgin. Les causes de sa mort ne sont pas encore connues. "Nous allons porter plainte pour homicide involontaire pour cet homme d'une quarantaine d'année, toujours pas indemnisé à son décès après plus de 12 ans de procès", poursuit-il.
Le quadragénaire s'était fait opérer par le Dr V. pour "un mal de dos" en 2007 avant de se faire amputer d'une jambe quelques années plus tard car "victime de plusieurs infections", confiait-il au Parisien. "À 45 ans, ma vie est brisée", déclarait l'ancien chauffeur routier.
Attaqué en diffamation
En janvier, le Conseil national de l'ordre des médecins rendait une décision de suspension contre le praticien grenoblois pour différents manquements dans sa pratique. Entrée en vigueur le 1er mai, elle doit durer 18 mois. Depuis, environ 80 personnes s'estimant victime de ce chirurgien sont entrées en contact avec Me Bourgin. Le parquet de Grenoble a ouvert une information judiciaire pour "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois", dans le cas de 27 personnes évoquées par le rapport de la CPAM .
Christophe Fuselier faisait également partie des quatre ex-patients attaqués en justice par le Dr V. pour "complicité de diffamation" après leurs déclarations dans plusieurs titres de presse. Me Bourgin avait dénoncé à la sortie de l'audience, le 9 octobre, "l'indécence" du chirurgien qui "impose un nouveau délai à ces patients" dont certains "se déplacent en fauteuil" et étaient tous quatre présents.