Quarante-deux conseillers départementaux de l'Isère ont signé mardi une tribune contre l'autorisation du burkini dans les piscines municipales de Grenoble. Un second appel signé de 38 maires et 21 conseillers métropolitains invite Eric Piolle à "retirer sa délibération".
Maires, conseillers métropolitains, départementaux… Des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent contre l'autorisation du burkini dans les piscines municipales grenobloises. La délibération sera soumise au vote du conseil municipal le 16 mai, provoquant des levées de bouclier de part et d'autre. Quarante-deux conseillers départementaux de l'Isère signent, mardi 10 mai, une tribune dans laquelle ils s'opposent à l'autorisation du maillot de bain islamique, signe selon eux "d’oppression et d’infériorité de la femme".
"Le burkini vise, purement et simplement, à imposer les standards islamistes au cœur des lieux de baignade et de loisirs publics", peut-on lire dans ce texte signé notamment par le président (LR) du conseil départemental, Jean-Pierre Barbier, et tous les élus de sa majorité. Ils considèrent le burkini comme "un outil au service d’une idéologie qui refuse l’égalité aux femmes, et qui, derrière la simple question vestimentaire, vise à banaliser les préceptes islamistes."
Les 42 signataires - sur 58 conseillers départementaux - estiment que le maillot de bain islamique "n’a pas sa place en France". "Nous refusons de tolérer l’intolérance, ajoutent-ils. Nous refusons qu’un espace public devienne le lieu d’expression d’une idéologie qui, en insistant sur nos différences, cherche à nous diviser et à nous séparer."
Eric Piolle invité à "retirer sa délibération"
Le président de Grenoble-Alpes métropole, Christophe Ferrari, s'est lui aussi opposé à la modification du règlement des piscines municipales. "C'est un débat, une croisade qui est portée par Eric Piolle seul contre son territoire", a-t-il estimé sur le plateau de France 3 Alpes.
Trente-huit maires et 21 conseillers métropolitains de tous bords politiques l'ont suivi ce mercredi, appelant le maire de Grenoble à "retirer sa délibération" sur le burkini. "Permettre des différences de tenues de bain fondées sur la pratique religieuse, quelle que soit cette religion, détruirait cet espace de liberté, d’égalité et de fraternité, cet espace éminemment républicain", écrivent les signataires de cet appel.
Ces élus estiment que le débat autour du burkini "est imposé par des groupes minoritaires dont le seul objectif est de tester en permanence la sensibilité de nos institutions au fait religieux."
Le maire écologiste de Grenoble a quant à lui réaffirmé sa volonté d'autoriser le port du burkini dans les piscines municipales de sa ville. "On veut que tout le monde puisse se baigner les seins nus, qu'on soit un homme ou une femme, qu'on puisse se baigner avec des maillots couvrants, qu'on soit un homme ou une femme, quelles que soient les raisons", déclare-t-il dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux mardi 10 mai.
La délibération autour du burkini a également provoqué l'ire du président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, qui menace de priver la ville de subventions régionales. Si elle est votée, la modification du règlement entrerait en vigueur "dès le 1er juin".