Grenoble : opération de police du quartier Mistral, la réponse sèche et réprobatrice de Gérald Darmanin à Eric Piolle

Après l'opération de police menée quartier Mistral le 26 août, à la suite d'une diffusion d’une vidéo choc de trafiquants armés, Eric Piolle  avait dénoncé "un coup de com". Le Ministre de l'Intérieur lui répond aujourd'hui sèchement et lui reproche " le manque d'implication de la ville"

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans son courrier, en date du vendredi 28 août, adressé directement au maire, le ton du ministre de l'Intérieur est sec, agacé et pour le moins réprobateur "C'est à ma demande que cette opération a été organisée, en présence du préfet. Plutôt que de déplorer cela médiatiquement, nous aurions souhaité que vous encouragiez le travail difficile des policiers". 
 
Après l'opération, Eric Piolle avait déclaré qu'il ne s'agissait que de "provocations" de la part des dealers, et dit regretter " fortement que le ministre Gérald Darmanin, s'engage dans cette logique où on pointe du doigt un quartier de telle ou telle ville", assurant que" le quartier Mistral n'était pas une zone de non-droit", que la ville avait demandé à l'Etat des renforts en effectifs policiers, "parce que nous savions que le confinement allait créer des tensions", une demande restée sans réponse, selon l'édile. "Par contre, nous avons cette opération de communication, une demi-heure, pas d'arrestation : c'est vraiment de la com' !", s'était-il indigné.
 Dans sa réponse, Gérald Darmanin oppose d'abord à l'édile les chiffres de l'augmentation des effectifs de police :"au 1er septembre, la CSP de Grenoble comptera 488 gradés, soit une augmentation nette de 56 effectifs. Grenoble a par ailleurs reçu le soutien de plus 60 CRS supplémentaires, de quoi démontrer la mobilisation de l'Etat "estime le Ministre qui s'en prend surtout au "manque d'implication de la ville en matière de sécurité". et rappelle "l'importance de la participation des collectivités dans la co-production de sécurité".

"Votre police municipale ne compte que 100 policiers pour 100 000 habitants, (soit un ratio d'un agent pour 1580 habitants) A titre de comparaison, la ville de Nice en compte 505, pour 340 000 habitants (soit un agent pour 618 habitants).Cette comparaison permet d'éclairer le faible niveau d'investissement de votre commune dans la sécurité".

Et de poursuivre " je note que vos policiers qui ne sont pas armés n'exercent en outre pas leurs missions la nuit, que votre ville dispose d'un réseau très limité de moins de 90 caméras dont certaines ne fonctionnent plus depuis un certain temps".

"L'excuse sociale ne peut pas tout excuser"


"Votre vision assumée sur la question de la vidéoprotection : les systèmes de caméras dans les espaces publics ne servent à rien (...) ni à la prévention , ni à la dissuasion ( Article le Figaro-17 février 2020) est totalement erronée concernant un outil qui contribue à assurer la sécurité et démontre chaque jour son efficacité".

"L'excuse sociale ne peut pas tout excuser"
poursuit le ministre qui ajoute "nos compatriotes n'attendent pas de nous des discours angéliques mais une intervention résolue pour restaurer l'autorité de l'Etat".

"Le quartier Mistral, malgré le manque d'implication de la ville, fait l'objet d'une attention particulière et constante de la police nationale" assure-t-il, et de conclure de ce petit mot manuscrit de sa plume : "Je compte sur vous pour une action résolue aux côtés de l'Etat pour le bien de la France et des Grenoblois".
 

La réponse de Gérald Darman... by F3Alpes


Pour rappel et pour l'anecdote, juste après son élection le maire EELV de Grenoble avait proposé "de revendre les caméras de vidéosurveillance de Grenoble au maire de Nice, Christian Estrosi". Une proposition ironique pour signifier sa volonté de bouter la vidéosurveillance .Il avait dit sa volonté de voir disparaître les 18 caméras de la ville, qui ont coûté près de 700.000 euros et "n'ont jamais fait leurs preuves", avait- t-il expliqué sur le plateau de France 3 Alpes en concluant "on va les revendre à Christian Estrosi, lui veut en mettre plein dans sa ville!"
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information