Grenoble : vers une hausse de la taxe foncière de 15 à 25% ? L'opposition dénonce un "matraquage"

En attendant le vote du Projet de loi de finance 2023, la majorité municipale de Grenoble a esquissé plusieurs scénarios budgétaires afin d’anticiper les mesures du gouvernement. Face à l’inflation et à la crise énergétique, toutes les prévisions s’orientent vers une forte hausse de la taxe foncière. Ce qui fait bondir l'opposition.

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Une hausse de la taxe foncière entre 15 et 25 %. C’est sans doute ce qui attend la plupart des propriétaires grenoblois. 

Lors d’une conférence de presse organisée le 26 octobre, la majorité municipale a dévoilé ses pistes pour boucler le budget 2023. "Au regard de l’ambition politique de la majorité municipale : amplifier la transition écologique, maintenir les services publics locaux largement menacés par la conjoncture et renforcer les mesures de justice sociale, faire face à la hausse des dépenses, tous les scénarios présentés s’appuient sur une hausse de la taxe foncière", résume le compte-rendu de la réunion.

Confrontée à l’inflation, à la crise énergétique, à l’augmentation du point d’indice de la fonction publique et à l’augmentation des taux d’intérêt, la Ville doit trouver 18 millions d’euros supplémentaires, "sans compter le renchérissement des coûts des travaux sur les chantiers en cours ou programmés".

Taxer les propriétaires

En attendant les orientations nationales, qui seront définies lors du Projet de loi de finance 2023 et du Projet de loi de programmation financière 2023-2027, la ville de Grenoble a esquissé plusieurs scénarios lui permettant de boucler son budget. Ces trois propositions s'orientent toutes vers une augmentation sensible de la taxe foncière, entre 15 et 25 % (soit une hausse de 260 euros pour un T3/4 de 63m2 par exemple).

En se faisant élire sur la promesse d’une stabilisation des impôts, Eric Piolle a menti aux Grenoblois.

Alain Carignon, président du groupe d'opposition

De quoi faire bondir l’opposition, qui dénonce un "matraquage" en pleine crise de l’inflation. "défaut de gérer des budgets en responsabilité, c’est le toujours plus qui prime pour un résultat au quotidien bien médiocre", a déclaré sur Twitter la conseillère municipale d’opposition Emilie Chalas.

De son côté, Alain Carignon, président du groupe d’opposition, accuse même Eric Piolle d’avoir "menti aux Grenoblois en se faisant élire sur la promesse d’une stabilisation des impôts". "Notre groupe d’opposition se battra pour proposer des alternatives et appelle les Grenoblois à se mobiliser contre cette atteinte grave à leur pouvoir d’achat dans une période où il faudrait au contraire les accompagner pour faire face à la hausse de tous les prix", prévient-il dans un communiqué.

Moins virulent, le groupe des élus Nouvel Air, Socialistes et Apparentés du Conseil municipal de Grenoble dit "ne pas nier les difficultés budgétaires auxquelles sont confrontées les collectivités territoriales". Mais il appelle toutefois la majorité municipale "à ne pas oublier que les Grenobloises et les Grenoblois font eux aussi face à de graves difficultés financières et de pouvoir d’achat, y compris celles et ceux qui sont propriétaires de leur logement". Ajoutant qu’une augmentation d’un tel niveau "viendrait fragiliser de nombreux propriétaires à faibles ressources et retraités avec des pensions très modestes, dans une ville qui est déjà la 3ème en France en ce qui concerne le niveau de la taxe foncière".

Pour la section grenobloise du Parti Communiste, ce sont les décisions de l'Etat qui plombent les caisses des collectivités territoriales, les obligeant ainsi à "arbitrer entre des cures d’austérité ou de fortes hausses des taxes locales". Il demande ainsi au gouvernement de "prendre ses responsabilités et de financer un bouclier efficace pour les collectivités locales", rappelant que la hausse de la facture énergétique pour la ville de Grenoble est de l'ordre de 10 millions d'euros. 

Vers un accompagnement des propriétaires à faibles ressources

Lors de la conférence de presse sur le budget 2023, l’équipe d’Eric Piolle a assuré que les propriétaires les moins aisés seraient protégés. "Un dispositif particulier d’accompagnement, spécifique aux propriétaires à bas revenus sera mis en place au CCAS de Grenoble. Ces mesures seront élaborées pour le débat d’orientation budgétaire en janvier prochain", a précisé la majorité municipale.

Ces scénarios feront l’objet d’un débat lors du conseil municipal du 7 novembre, qui promet d’être agité. 

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