Grenoble : victime d'une tentative d'enlèvement pendant sa semi-liberté, il est renvoyé en prison "pour sa sécurité"

Lundi 23 janvier, un jeune homme a été victime d’une tentative d’enlèvement par trois individus à Grenoble. En semi-liberté à la suite d’un aménagement de peine, il a été réincarcéré à la prison de Varces après l’agression. Son avocat dénonce "un abus" de l’institution judiciaire.

L’agression s’est produite ce lundi 23 janvier en milieu de matinée. Alors qu’il sortait du centre de semi-liberté situé quartier Saint-Bruno, à Grenoble, un jeune homme de 23 ans a subi une tentative d’enlèvement. "Il a été gazé et battu par trois individus, raconte son avocat Me Ronald Gallo. Les agresseurs ont été mis en fuite par les témoins, qui ont crié et alerté la police".

Les agresseurs ont quitté les lieux à bord d’une Renault Mégane, repérée vers 11h20 sur la commune de Bourgoin-Jallieu par une patrouille. "Les auteurs ont ensuite forcé une barrière de péage avant d’être perdus au niveau du péage de Saint-Quentin-Fallavier", a ajouté la direction départementale de la sécurité publique dans son rapport, précisant que la police judiciaire s’était saisie de l’affaire.

Retour en prison

Après avoir été soignée à l’hôpital, la victime s’est rendue au commissariat pour porter plainte. "C’est à ce moment-là que mon client a appris qu’on allait le remettre en prison" dénonce Me Gallo.

Condamné à "une peine de quelques mois" pour trafic de stupéfiants, le jeune homme bénéficiait d’un aménagement de peine. Logé au centre de semi-liberté, il devait se rendre chaque jour à son travail et respecter des horaires de sortie strictes.

Après l’incident, le directeur de la prison de Varces a toutefois décidé de son retour en prison, en vertu de l’article D424-6 du code pénitentiaire. Cet article stipule qu’en cas d'urgence "le chef de l'établissement pénitentiaire peut faire procéder à la réintégration immédiate de la personne détenue".

On lui retire son statut de victime et il redevient délinquant.

Me Ronald Gallo, avocat au barreau de Grenoble

"Ce texte est destiné aux personnes qui commettent des infractions, mais mon client est une victime ! s’indigne l’avocat. Soit disant au prétexte de vouloir le protéger, on décide de le réincarcérer alors qu’il n’a commis aucun manquement. On lui retire son statut de victime et il redevient délinquant. C’est un abus de droit et il faut dénoncer ce comportement de l’institution judiciaire".

Contacté, Eric Vaillant, le procureur de la République de Grenoble, a estimé que "la loi avait été respectée", et n'a souhaité faire plus de commentaire. 

A la suite de cette réincarcération, le juge de l'application des peines dispose d’un délai de 10 jours pour statuer sur l'éventuel retrait ou révocation de la mesure d’aménagement de peine. "Pendant ce délai, je n’ai aucun recours possible", regrette Me Ronald Gallo.

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