Enfants sauvés d'un incendie à Grenoble : "Je suis fier du quartier ", raconte Walid, l'un des héros

Au lendemain de l'incendie du quartier de la Villeneuve, nous avons rencontré Walid Athoumani. Il a participé au sauvetage miraculeux des deux enfants. Avec une poignée d'habitants, il a sauvé les garçons des flammes et d'une chute de plus de 10 mètres. 

Walid Athoumani est un héros. Grâce à sa réactivité et son courage, il a sauvé deux enfants d'une chute qui aurait pu leur être mortelle. Il les a sauvés aussi de l'incendie survenu dans leur appartement. Ils étaient une poignée, des hommes, à rattraper les garçons. Les faits se sont produits peu avant midi mardi 21 juillet. 

"J'ai entendu des cris, je me suis penché à la fenêtre", raconte le jeune homme. "J'ai vu les gens en bas ils criaient je ne savais pas pourquoi. Et puis j'ai vu les enfants. Il criaient 'on a pas les clés, on a pas les clés". 

Walid et d'autres décident alors de monter les étages pour aider les garçons piégés chez eux. Ils tentent de défoncer la porte, mais impossible. "On pouvait pas escalader, c'est trop haut", poursuit-il. "On a décidé de leur dire de se lancer. On leur disait 'sautez, sautez'".

"C'est grâce à leur courage"
insiste-t-il. "Le grand il a aidé son frère, il a balancé le petit, on les a réceptionnés. Le grand a sauté aussi. On l'a rattrapé".

Ce jeune homme de 25 ans, étudiant en licence 3 de Géographie à l'université Savoie-Mont-Blanc, habite dans le quartier de la Villeneuve depuis septembre dernier. Il est hébergé par une famille Comorienne. "Je suis fier de moi et du quartier, de notre solidarité absolue (...) on s'est entraidés, je ne connaissais personne mais on a dit 'allez on les attrape, on sauve des vies', c'est tout simplement ça". Il ajoute que les pompiers sont arrivés quelques minutes plus tard. 
 


Une vidéo choc


Les garçons ont sauté de plus de 10 mètres pour échapper aux flammes. Des images terribles. La scène a été filmée par une jeune femme habitant le quartier. Elle a été publiée par de nombreux twittos.

On y voit un enfant en tenir un autre par son t-shirt, à bout de bras. Le petit corps est pendu au balcon du 3eme étage d'un immeuble. Puis la chute, glaçante. Et les cris d'angoisse des témoins. 

Mais miracle, le garçon est rattrapé par un groupe de personnes qui l'attendent au pied du bâtiment. Un sauvetage dû à la solidarité et à la réactivité de ces habitants du quartier de la Villeneuve. Certains ont été blessés. Deux d'entre eux souffrent de fractures aux avants-bras. Mais les garçonnets, des frères âgés de 3 et 10 ans, sont indemnes. 

La vidéo de Souhaila Saidi, habitante du quartier :

Une voisine raconte : "on leur a dit d'ouvrir la porte, mais ils étaient choqués (...) tout le monde a tendu les bras, ils sont tombés, les gens ont rattrapé les enfants". D'après ellela mère des garçons était partie faire une course à la boulangerie et se serait évanouie en revenant et en voyant le feu. 
 


Eric Piolle "extrêmement fier"


Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle s'est dit ce mercredi 22 juillet sur franceinfo "extrêmement fier" de la solidarité dont ont fait preuve des habitants du quartier de la Villeneuve. 

Pour le maire de Grenoble, cet événement est "à l'image de ce qui se vit dans le quartier de la Villeneuve". "On a vu pendant le confinement de la solidarité, de la distribution alimentaire mais aussi des chants aux fenêtres qui sortaient de tous les balcons. C'est extrêmement émouvant", déclare le maire.

"Il y a une certaine beauté dans ce drame, beauté de la solidarité, du sang-froid de ces deux enfants et de leur confiance dans ceux qui étaient en bas", dit-il encore. 

Cette preuve de solidarité est, pour le maire de Grenoble, "un juste rétablissement des choses" pour le quartier de la Villeneuve, parfois théâtre de violences urbaines. "C'est un quartier qui avait été sali par le discours de Sarkozy", dit Eric Piolle. En 2010, Nicolas Sarkozy avait annoncé une série de mesures sécuritaires dans un discours prononcé à Grenoble après des violences survenues à la Villeneuve.

Le maire de Grenoble indique par ailleurs que "l'heure n'est pas à la polémique" au sujet de l'arrivée peut-être tardive des pompiers pour secourir les habitants de l'immeuble en feu, mardi. "Les pompiers sont arrivés très rapidement", assure Eric Piolle. "C'est comme quand vous avez quelqu'un qui fait un AVC dans la rue, on est tous en première ligne. Même si on a des services de pompiers impressionnants en France, ça n'empêche pas cette solidarité et cet élan."


Deux enquêtes en cours 


En tout, 14 personnes ont été blessées au cours du sinistre et hospitalisées, parce qu'elles ont inhalé des fumées ou pour de légers traumatismes. Deux pompiers ont été légèrement blessés mais pas transportés.
 
L'enquête est en cours pour déterminer les causes de cet incendie survenu au 54 galerie de l'Arlequin. D'après les premiers éléments, le feu est parti du salon. 

Parents et enfants vont être entendus. Une enquête pour délaissement va être conduite par la brigade des mineurs de la Sûreté Départementale. Un délit qui peut être puni par la loi. Mais dans la journée le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, a tenu à faire taire toute rumeur de placement des garçons. 

Dans un communiqué il relate ce que les parents ont expliqué aux enquêteurs. La mère se serait absentée vers 11heures pour aller faire des courses et le père serait parti à son travail vers 11h30. A priori, elle devait rentrer avant le départ du mari mais a eu un peu de retard. Les enfants n'étaient donc pas censés rester seuls.


 

 


 
 
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