La SNCF, elle, avance des raisons logistiques et techniques.
Un collectif d'usagers du TER Grenoble-Gap a dénoncé jeudi 2 avril une "fermeture politique" de leur ligne de proximité durant la grève des cheminots, une accusation que la SNCF a démenti, parlant seulement d'un problème "pratique et logistique".
"Dernière roue du carrosse"
"Déjà que d'habitude nous sommes la dernière roue du carrosse, mais là, la suppression totale des trains depuis le début de la grève est une décision politique, interne à la SNCF", a dénoncé Lionel Perrin, du Collectif l'Étoile ferroviaire de Veynes.
"Les jours travaillés, l’entreprise a le matériel et les personnels pour faire rouler des trains, mais ne les utilise pas" précise par ailleurs ce collectif dans un communiqué.
Certains nous disent avoir pour instruction de faire rouler le moins de trains possible
Environ 1000 personnes en moyenne empruntent chaque jour la ligne Grenoble-Gap, qui passe par des zones rurales et peu desservies à cheval sur les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA. Veynes (Hautes-Alpes) est un nœud ferroviaire pour les Alpes du Sud.
Le collectif assure d'ailleurs s'appuyer sur des témoignages de cheminots: "Certains nous disent avoir pour instruction de faire rouler le moins de trains possible alors qu'ils ont des trains et des cheminots disponibles, la décision n'est donc pas technique" ajoute M. Perrin.
A cela s'ajoute une inquiétude grandissante sur l'avenir de la ligne : "Veut-on nous préparer à une fermeture prochaine ? On en est réduit à des conjectures et le Conseil régional ARA (autorité organisatrice des TER, ndlr) ne nous apporte aucune réponse".
La grève affecte aussi les personnels de la maintenance, qui prend du retard
A la direction régionale de la SNCF, on assure qu'il n'y a "qu'une explication pratique et logistique" à cette situation et qu'"aucune ligne n'est spécifiquement visée".
"Deux préavis de grève courent en même temps et on a un sujet de maintenance de matériel car la grève affecte aussi les personnels de la maintenance, qui prend du retard", a expliqué à l'AFP la direction, pour qui "la grève nous impacte et pas seulement les jours de grève".
Alors que Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique se déplace vendredi à Grenoble sur le thème de la qualité de l'air, le collectif pointe le "paradoxe" à l'heure où "le gouvernement parle de se désengager des petites lignes ferroviaires": "la ligne Grenoble-Gap fermée équivaut à plusieurs centaines de voitures qui entreront dans l'agglomération grenobloise".
Le maire (EELV) de Grenoble Eric Piolle et Guillaume Gontard, sénateur (DVG) de l'Isère, ont l'intention d'interpeller M. Hulot à ce sujet.