Le Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble (GHM) a une nouvelle direction depuis le placement sous contrôle judiciaire de son ancien dirigeant Bernard Bensaïd. Celle-ci est déjà contestée par les syndicats, qui souhaitent une mise sous tutelle de la clinique.
Depuis la mi-janvier, le Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble est au cœur d’une tempête judiciaire. Son repreneur et PDG du groupe de santé "Avec", Bernard Bensaïd, est poursuivi pour prise illégale d’intérêts et détournements de fonds publics. Placé sous contrôle judiciaire, il a l’interdiction de diriger l’UGM-GHM.
Mais selon les représentants du personnel, à l’origine de la plainte contre X déposée en juin 2022 contre l’ancien dirigeant de l’établissement, cela n’a pas fait évoluer la situation. Bien que remplacé, Bernard Bensaïd, continue, selon eux, de tirer les ficelles.
"Rien ne change. Monsieur Paul de Rosen, a été nommé président par les membres du conseil d’administration de l’UGM-GHM, qui sont soit des membres de la famille de Monsieur Bensaïd, soit des salariés du groupe 'Avec'. Donc, c’est un homme de façade et celui qui va continuer à gérer le GHM par personne interposée, c’est Monsieur Bensaïd", accuse Joëlle Estivals de l’association des Amis des cliniques mutualistes.
Des craintes pour les finances
D’autant que la situation financière du GHM est très compliquée. Bernard Bensaïd est accusé par les syndicats d’avoir ponctionné plus de 12 millions d’euros en trois ans, de la trésorerie de la clinique, pour financer le groupe "Avec".
"On a plus de 6,5 millions d’euros de prêts qui sont dehors, on n'a aucun échéancier, on ne sait pas quand ces sommes seront remboursées à l’ UGM-GHM. La situation de la trésorerie est très compliquée", s’inquiète Thierry Caron, secrétaire FO du Groupe hospitalier mutualiste.
Les usagers et salariés de la clinique en appellent à l’ARS et à la justice pour placer la clinique mutualiste sous tutelle et nommer un administrateur provisoire.
Avec KLETHI Louise