L'association humanitaire de Grenoble, SOS Attitude, a décidé "sans hésitation" de rejoindre la Moldavie pour aider les réfugiés ukrainiens à la frontière. Une collecte de dons est lancée, depuis samedi 26 février, pour leur venir en aide.
"Les besoins sont énormes", estime John Diksa, membre fondateur de l'association humanitaire grenobloise, SOS Attitude. Avec sa petite équipe, il se rend à la frontière entre l'Ukraine et la Moldavie pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre.
John Diksa et Olivier Jacquet sont partis samedi soir de l'Isère avec une remorque remplie de matériels. A l'intérieur : une vingtaine de tentes, des centaines de sacs de couchage, une cinquantaine de tapis de sol et cent lampes solaires, "fournies gracieusement" par Schneider Electric. Les deux bénévoles ont parcouru près de 2 400 kilomètres, ces dernières heures.
Ils ont traversé l'Italie, la Slovénie, la Serbie, la Hongrie et font désormais une halte en Roumanie dans la petite ville de Brasov, où ils ont retrouvé un contact local. "Passer les frontières était compliqué. Heureusement que nous avons des facilités pour passer, parce qu'il y a des queues monumentales un peu partout", raconte-t-il.
Malgré les complications, la petite équipe n'a pas hésité : "Nous avons pris la décision le jour même de l'invasion. Il n'y avait même pas besoin de réfléchir. C'est un événement qui va changer la vie de beaucoup de gens. A nous de répondre à cette urgence."
Une collecte de dons
"Répondre aux besoins d'urgence c'est bien. Mais, nous voulons également être physiquement sur place pour montrer notre soutien à tous ceux qui sont en difficulté, mais aussi pour rendre compte de la situation et pouvoir interpeller d'autres acteurs comme les pompiers d'urgence internationale ou d'autres associations", explique John Diksa.
A son arrivée, la petite structure grenobloise devrait coordonner son action avec IOM, organisation internationale de l'ONU, qui intervient sur les flux migratoires dans le monde. Elle déploiera ensuite son matériel et tentera de mettre en relation de nombreux acteurs sur place.
Même si on peut faire quelque chose de 'petit', il faut le faire. Si on fait tous une petite action, cela deviendra quelque chose de très grand.
John Diksa, SOS Attitude.
Mais l'équipe grenobloise ne souhaite pas s'attarder en Moldavie : "Il ne faut pas trop que l'on reste ici car, au vu de la situation actuelle, tout peut évoluer dans le mauvais sens", explique John Diksa. A l'instar de l'Ukraine, la Moldavie, ancien membre du bloc de l'URSS, possède un statut de pays associé mais n'est pas membre de l'OTAN.
SOS Attitude a lancé une collecte de dons, samedi 26 février. "L'intégralité de ces dons servira à fournir du matériel sur place", assure John Diksa. Il explique que les besoins sont nombreux, aussi bien en "lits de camp et sacs de couchage" qu'en "médicaments et nourriture".
"Même si on peut faire quelque chose de 'petit', il faut le faire. Si on fait tous une petite action, cela deviendra quelque chose de très grand", conclut le bénévole. Pour rappel, les dons sont défiscalisables à hauteur de 66 %.
Depuis le début de l’offensive russe, environ 422 000 Ukrainiens ont fui le pays, selon un décompte de l’ONU.