Des banderoles déployées samedi par les Red Kaos, un groupe de supporters de Grenoble, ont déclenché une polémique. Une association anti-homophobie a annoncé son intention de déposer plainte.
Samedi 20 avril, lors du match qui opposait le GF38 au RC Lens au Stade des Alpes, des supporters grenoblois des Red Kaos, ont déployé des banderoles qui ravivent la question autour de l'homophobie dans les stades.
Sur l'une d'elles, on pouvait lire "bon anniv' les PD!!", à l'attention des Red Tigers (RT), un groupe des supporters lensois. Les supporters grenoblois ont également tendu deux autres banderoles sur lesquelles s'affichait le message : "l'homophobie est un fléau qui mérite mieux que des polémiques honteuses."
Un collectif dénonce "une injure homophobe"
Ces banderoles n'ont pas manqué de faire réagir des associations de lutte contre l'homophobie. Sur Twitter, le collectif Rouge Direct, qui lutte contre l'homophobie dans le sport, interpelle la Ligue de Football Professionnel et la Licra, et rappelle que "quel que soit le contexte "PD" reste une injure homophobe".
Aucun souci pour citer l'intégralité de la banderole:
— Rouge Direct (@RougeDirect) 21 avril 2019
"L'homophobie est un fléau qui mérite mieux que des polémiques honteuses RT d'ailleurs bon anniv les PD"
Quel que soit le contexte "PD" reste une injure homophobe@_LICRA_ @LFPfr @stop_homophobie @UHomophobie @GF38_Officiel pic.twitter.com/JKDD5gzFUS
Julien Pontes, membre du collectif, précise que "quand les stadiers ont vu la banderole, ils sont intervenus pour la faire retirer, ce qui confirme notre sentiment qu'il y avait un message à caractère homophobe".
Le collectif dénonce le silence la LFP, la Ligue de Football Professionnel. "On souhaite qu'il y ait à la fois sensibilisation et sanction. Il ne s'agit pas de s'acharner sur des supporters mais de faire respecter le règlement. Il ne faut pas que l'homophobie soit banalisée", ajoute Julien Pontes.
L'association Urgence Homophobie a elle aussi réagi sur les réseaux sociaux en annonçant son intention de porter plainte contre les supporters grenoblois.
Nous déposerons plainte demain.
— Urgence Homophobie (@UHomophobie) 21 avril 2019
Les propos homophobes, lesbophobes, transphobes comme les insultes ou propos racistes, antisémites, islamophobes ou misogynes sont des délits.
Il serait temps que tout le monde s’en souvienne.
Nous porterons plainte demain contre ces supporters. pic.twitter.com/y4zvsAVwT7
Un "soutien" aux supporters de Lens accusés d'homophobie
Contacté, le club de supporters grenoblois des Red Kaos ne souhaite pas communiquer officiellement pour l'instant. Mais il veut couper court à la polémique et réfute l'accusation d'homophobie, expliquant que l'intention était d'apporter un "soutien" aux supporters lensois, dont l'un des membres est accusé d'homophobie.
Les Lensois des Red Tigers sont en effet dans le viseur de la justice de la LFP à la suite de chants "provocateurs, à possible caractère homophobe", selon le parquet de Béthune.
Le vendredi 12 avril, lors du match opposant Lens à Valenciennes, des supporters lensois ont scandé "Oh VA bande de pédés !", comme on peut l'entendre dans une vidéo diffusée sur Youtube.
Le parquet de Béthune s'est saisi de l'affaire et a ouvert une enquête. La Ligue de Football Professionnel a quant à elle décidé de placer le dossier en instruction après examen par la commission de discipline de la LFP.
A la suite de cette polémique, les Red Tigers se sont défendus d'être homophobes. "Dans notre tribune, jamais personne n'a été ou ne sera catalogué pour son sexe, son orientation sexuelle, ses origines, sa couleur ou sa religion. Le simple fait d'être supporter lensois nous suffit amplement", avait déclaré leur porte-parole Pierre Revillon.