Sur une vidéo publiée vendredi sur les réseaux sociaux, on entend des supporters lensois entonner des chants à caractère homophobe. Le parquet de Béthune s'est saisi de l'affaire et la Ligue de football professionnel devrait examiner le dossier dans les jours à venir.
Des "chants homophobes" qui ne doivent pas rester impunis, selon le collectif Rouge Direct qui lutte conter l'homophobie dans le sport. Dans une vidéo diffusée ce vendredi sur Youtube, on entend des supporters lensois scander des chants "provocateurs, à possible caractère homophobe", selon le parquet de Béthune qui a ouvert une enquête pour retrouver les auteurs.
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"Le préfet du Pas-de-Calais s'en était inquiété dimanche, le parquet a été alerté et a ouvert une enquête dès lundi matin", a précisé Philippe Peyroux, procureur de la République de Béthune. Un "mis en cause", soupçonné d'être "le chef d'orchestre de ces supporters, qu'ils appellent leur capo, (...) a été identifié en début d'après-midi et sera très prochainement interrogé", a-t-il ajouté.
Le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, avait par ailleurs indiqué dans un communiqué avoir "pris connaissance d'une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, au cours de laquelle des propos homophobes, tenus lors de la rencontre Lens/Valenciennes organisée au stade Bollaert de Lens (...) peuvent être entendus" et avoir officiellement saisi la justice.
Communiqué du Racing Club de Lens@LFPfr @Prefet62 #rclens pic.twitter.com/Gxu7VeD6gC
— Racing club de Lens (@RCLens) 14 avril 2019
Le RC Lens déplore, dans un communiqué, des faits devenus "trop banals dans notre société et nos stades", affirmant que des sanctions seront prises contre "le ou les supporters identifiés à l'origine de ces propos regrettables".
La LFP va examiner le dossier
Rouge Direct, qui dénonce des "injures homophobes" proférées par des supporters lensois, demande à la Ligue de football professionnel (LFP) "d'agir". "Face à ces faits d'homophobie" dont "nous apportons aujourd'hui la preuve matérielle (...) nous exigeons que la LFP engage les mêmes procédures que pour les actes racistes constatés" lors du match Amiens-Dijon, a demandé le collectif.
Vendredi, le match Amiens-Dijon avait dû être interrompu à la suite de cris de singe adressés au capitaine amiénois Prince Gouano. La LFP avait annoncé des suites judiciaires et le club de Dijon son intention de porter plainte. Rouge Direct réclame notamment le "passage en commission de discipline" et une "action en justice contre les auteurs des injures homophobes en particulier le capo (meneur, ndlr), parfaitement identifiable".
Contactée lundi, la LFP a confirmé que le dossier serait examiné mercredi par la commission de discipline de la Ligue. Celle-ci a la possibilité de sanctionner les clubs en tant qu'organisateurs de la rencontre, mais pas les individus à l'origine des insultes. Dans le passé, elle a infligé des amendes notamment au club de Lyon pour "déploiement de banderoles homophobes" et au PSG pour avoir publié des "chants de supporters à caractère homophobe" via le compte Twitter du club.
Dans une affaire relativement similaire à celle qui l'occupera mercredi, elle a également puni l'Olympique de Marseille d'une amende de 16 500 euros en 2017 pour "usage d'engins pyrotechniques et propos homophobes d'un supporter ayant insulté publiquement à l'aide d'un micro l'ensemble des joueurs et du staff technique".