G7N, le groupe de rap grenoblois qui avait cartonné sur les réseaux sociaux en sortant un clip en hommage aux soignants au mois de mars, choisit cette fois, dans son nouveau morceau sorti le 18 novembre, d'évoquer le sujet des violences conjugales.
Une bougie. Un piano. Le dernier morceau du groupe de rap G7N, originaire de Saint-Martin-d'Hères, se caractérise par sa douceur et un thème que les artistes n'avaient encore jamais abordé jusqu'ici : les violences conjugales.
"Femme battue" mûrissait depuis longtemps dans l'esprit de Samir Baloul, membre, avec son frère Adel Baloul et Djamel Tahar, du trio. Même si le titre n'a pas été écrit spécifiquement à l'occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, il tombe à point nommé.
"Avec le groupe, on a appris que le phénomène de violence augmentait avec le confinement. Cela faisait longtemps qu'on voulait faire quelque chose sur ce thème. Pour moi, l'affaire Victorine [Victorine Dartois, étudiante retrouvée morte à proximité de Villefontaine, fin septembre, ndlr] a été un déclic. Ça nous a motivé pour donner de la force aux femmes qui souffrent et surtout en parler. La journée du 25, c'est important. Il faut dénouer les langues, faire bouger les choses", exhorte le rappeur.
Depuis la sortie du clip sur Youtube, mercredi 18 novembre, G7N assure avoir reçu de nombreux témoignages de femmes victimes de violences. "Parmi notre public, on a l'impression que les femmes se confient. On a reçu des centaines de messages de femmes qui ont adhéré au morceau. En tant qu'homme, on a réussi à ressentir ce qu'elles ressentent. Elles se sont reconnues dans nos mots. Elles nous disent merci. C'est important que des hommes prennent la parole pour dire qu'ils soutiennent les femmes", reprend Samir Baloul.
G7N avait déjà rendu hommage aux soignants en mars
Sous les messages postés sur les réseaux sociaux par les membres du groupe, les commentaires des internautes s'accumulent en effet : "Bel hommage aux survivantes de l'enfer", "Ma fille a été battue devant ses enfants pendant plusieurs années et je ne le savais pas", "Ça me rappelle ce que j'ai vécu".Un sujet qui mobilise les Isérois et Iséroises, puisque samedi, à Grenoble, environ un millier de personnes ont défilé contre les violences faites aux femmes, répondant à l'appel de plusieurs collectifs féministes et de syndicats. Selon les données du ministère de l'Intérieur, 149 femmes ont été tuées en 2019 sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon. Au 9 novembre 2020, le collectif Féminicides par compagnon ou ex avait déjà dénombré 81 victimes.
Ce n'est pas la première fois que le groupe d'artistes martinérois sort un clip engagé. En mars, G7N avait créé l'événement sur les réseaux sociaux avec son titre "20 heures", où les rappeurs remerciaient les soignants engagés dans la lutte contre le Covid-19.