Mort de Victorine Dartois : "la famille n'a pas cru une seule seconde aux explications" du suspect

La famille de Victorine Dartois, jeune fille tuée alors qu'elle rentrait chez elle le 26 septembre, a émis de gros doutes sur la version des faits avancée par le suspect, selon l'avocate de la partie civile Maître Monteiro.

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Devant une multitude de micros, l'avocate de la famille de Victorine Dartois, Maître Monteiro, s'est interrogée sur la version des faits du suspect, ce jeudi 15 octobre lors d'un point presse.

Le suspect, un homme de 25 ans, père de famille, et connu par la justice pour des petites condamnations, a avoué, lors de sa garde à vue, avoir étranglé la jeune fille. Il a été ensuite mis en examen pour "meurtre précédé de tentative de viol" puis placé en détention provisoire.

Mais les aveux ne convainquent pas. Ni l'avocate de la partie civile, ni le procureur et le procureur adjoint. Tous émettent des doutes. Lors de ses "confessions", le suspect a expliqué avoir bousculé par accident la jeune fille lors de son footing, le 26 septembre dernier. S'en est suivi une dispute. Puis, il lui aurait "serré très fort le cou". Le corps sans vie aurait ensuite été déposé dans l'eau. 

Des déclarations "parcellaires"

Le masque a sûrement dû cacher la moue dubitative de l'avocate de la famille lors de sa conférence de presse : "Ces déclarations restent peu convaincantes du mis en examen. Ces déclarations restent parcellaires, elles posent question", a-t-elle lâché avant de nuancer : "C'est une journée particulièrement importante. Une journée attendue de tous depuis une quinzaine de jours."

Malgré ce soulagement, qui permet de "rentrer dans cette phase de deuil que la famille était en droit d'attendre", Maître Monteiro a émis de nombreux doutes sur les origines de la rencontre entre le suspect et la victime : 

Ce qui nous laisse perplexe, c'est cette rencontre au détour d'une bousculade qui aurait mal tourné. Quand on connaît Victorine, une jeune fille, décrite comme très gentille, qui n'est pas dans l'agressivité, ni la violence, on imagine mal qu'à partir d'une simple bousculade, cela dégénère de la sorte et qu'elle puisse s'emporter à tel point que quelqu'un l'étrangle.

Maître Monteiro, avocate de la partie civile

"J'ai vu des réactions de colère"

L'avocate veut bien croire à l'hypothèse d'une rencontre qui aurait mal tourné : "[La famille] ne le connaissait ni de près ni de loin. (...) La sœur de Victorine, Romane, pense avoir été avec le frère de ce Ludovic Bertin en classe de primaire. C'est une personne qui leur est inconnue. Ce qui confirme cette mauvaise rencontre. Même si les déclarations nous sont peu satisfaisantes, nous voulons bien croire à cette hypothèse."

Le suspect habite également Villefontaine, mais pas dans un voisinage proche. Son domicile est situé à près de 800 mètres de là où se sont installés les parents de Victorine, il y a une vingtaine d'années.
 
S'il est peu probable que Victorine se soit emportée, quel est l'objet de l'agression ? Pour Maître Monteiro, les "intentions" du suspect auraient avant tout été sexuelles : "Je pense que Ludovic Bertin ne nous a pas tout dit, notamment concernant le viol. (...) Aujourd'hui, [il] nie tout mobile sexuel. Tout nous laisse à penser que ses intentions étaient celles-ci, avant que ce dernier n'étrangle la victime."

Un réquisitoire supplétif a été pris pour "tentative de viol". Selon le procureur, le pantalon de la victime a été retrouvé baissé à ses pieds. Les résultats de l'autopsie n'avaient pas permis de révéler une agression sexuelle, sans pour autant écarter la piste.

Dans le cercle familial, les déclarations du suspect ont été difficiles à croire : "La famille n'a pas cru une seule seconde aux explications du mis en cause. J'ai vu des réactions de colère."
 
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