"Il n'est plus possible de subir en silence" : imbroglio politique autour de la vente de Grenoble Habitat, des salariés entrent en grève

Eric Piolle, le maire de Grenoble, a exigé de la "clarté" de la part de la Métropole dans son processus de reprise du bailleur social. Les salariés de Grenoble Habitat sont entrés en grève, ce jeudi, face à un potentiel plan de redressement économique.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Nouvel épisode dans le feuilleton sur la vente de Grenoble Habitat. Ce jeudi 4 juillet, le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, a demandé à la Métropole de la "clarté" dans son processus de reprise du bailleur social.

Début 2024, la Métropole avait indiqué vouloir reprendre Grenoble Habitat via une recapitalisation de l'entreprise. Une volonté du président de la collectivité, Christophe Ferrari (divers gauche), défavorable au rachat du bailleur social par Adestia, une filiale privée de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Le conseil municipal de Grenoble avait auparavant validé la vente de la quasi-totalité des actions détenues par la Ville pour 37 millions d'euros, en mars 2023, à l'acheteur privé.

Mais la Métropole de Grenoble, portée par Christophe Ferrari, s'était opposée à cette vente en conseil métropolitain. Face à la levée de boucliers provoquée par la privatisation de Grenoble Habitat, les deux collectivités avaient entamé des discussions afin de trouver un compromis.

Huit mois plus tard, cette recapitalisation semble au point mort. Voire complètement enterrée, selon Eric Piolle : "Au lieu de proposer un rachat, ou la recapitalisation, c'est désormais un prêt qui est proposé par la Métropole. Or, Grenoble Habitat a besoin de trésorerie, de fonds propre, pas d'un prêt de 8 millions d'euros avec les intérêts qui vont avec d'ailleurs."

"Une exigence de clarté"

"Mon message, aujourd'hui, est de dire aux conseillers métropolitains qu'il y a, au bout de ces huit mois, une exigence de clarté. On ne peut pas jouer indéfiniment avec l'avenir d'une entreprise et la stratégie du logement social. Demain, nous attendons une exigence de clarté. Cela passe par des amendements sur la recapitalisation et le rachat, ou bien sur l'autorisation de la vente à CDC Habitat", a poursuivi l'édile au cours d'une conférence de presse organisée ce jeudi matin.

"Il a été dit qu'une solution serait trouvée d'ici le début de l'été, nous y sommes", a-t-il fait savoir à la veille du conseil métropolitain prévu ce vendredi 5 juillet. Contactée, la Métropole de Grenoble n'a pas souhaité communiquer sur l'avancée de ce dossier. Mais, de sources proches de dossier, la recapitalisation de Grenoble Habitat par la Métropole est toujours à l'étude. Cependant, la délibération sur le programme local de l'habitat pourrait être retirée de l'ordre du jour du conseil métropolitain de ce vendredi, faute de consensus.

Les salariés "enfants du divorce"

Plusieurs salariés de Grenoble Habitat sont entrés en grève ce jeudi. Ils appellent Eric Piolle et Christophe Ferrari "à assumer leurs responsabilités pour sauver Grenoble Habitat". "Aujourd'hui, il n'est plus possible de subir en silence. On nous avait promis une solution, un engagement avant cet été, et nous ne voyons rien arriver à part un mur qui pourra nous être fatal", explique le Comité social et économique (CSE) de Grenoble Habitat dans un communiqué.

"Nous sommes l'enfant du divorce, tout le monde en veut la garde et les avantages mais personne ne veut payer la pension alimentaire ! Les salariés partent et ceux qui restent sont désabusés, fatigués et n'ont plus confiance en toutes les belles paroles qui leur sont servies", peut-on lire dans le même document.

"L'année dernière, un tiers des effectifs est parti. Aujourd'hui, la politique est de ne plus remplacer les gens qui partent. Parallèlement, a priori, il y aura une baisse du nombre de logements avec une partie du patrimoine vendue et, de fait, des salariés en trop", a regretté Olivier Prin, élu au CSE, ce jeudi.

Une vingtaine de salariés ont participé au piquet de grève dans la matinée. Un plan de redirection économique, présenté par le conseil d'administration ce mercredi, pourrait être mis en place dans les prochains mois, en fonction de l'évolution du dossier. Il prévoit une réduction de la construction de nouveaux logements sociaux et une diminution de 25 % de la masse salariale.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information