"Il voulait juste une famille avec une maison" : l'incompréhension après l'assassinat d'Abdel Malik Amarouche, tué par balle près de Grenoble

Les obsèques d’Abdel Malik Amarouche, 47 ans, ont eu lieu ce jeudi 24 octobre à Saint-Martin-d’Hères, en Isère. Plusieurs centaines de personnes sont venues rendre hommage et saluer l’engagement associatif de ce père de famille qu’ils surnommaient affectueusement "Bibiche", tué par balle sur la terrasse de son domicile dimanche.

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Sur le parvis de la mosquée de Saint-Martin-d’Hères, plusieurs centaines de personnes, dont le maire de Grenoble Eric Piolle, se sont rassemblées pour dire au revoir à Abdel Malik Amarouche, avant de lui rendre un hommage religieux.

"C’est un copain, je le connaissais. Je suis tellement dans l’émotion, j’ai du mal à m’exprimer. Je l’ai vu le samedi, on a bu un verre ensemble et j’ai appris le lundi matin qu’il n’était plus là, souffle avec émotion Laëtitia Chabanis, une amie de la victime. C’était quelqu’un qui était très apprécié et c’est dramatique ce qui lui est arrivé."

Surnommé "Bibiche" par ses proches, Abdel Malik Amarouche a été abattu dimanche 20 octobre alors qu’il rentrait chez lui dans son pavillon situé rue du Moucherotte à Saint-Egrève (Isère), dans la métropole grenobloise. Marié et père de deux enfants, il a été pris pour cible par un tireur qui a pris la fuite après les faits.  

"Je ne comprends pas"

Pourquoi Abdel Malik Amarouche a-t-il été assassiné ? C’est la question qui brûle les lèvres de ses proches réunis devant la mosquée. À 47 ans, ce Grenoblois originaire du quartier Mistral semblait très apprécié par sa communauté. Gérant d’une entreprise de sécurité, il avait été administrateur de l’association Le Plateau, située quartier Mistral, et s’engageait dans plusieurs missions de médiation sociale.

"Bibiche, je le connaissais depuis très longtemps, on travaillait ensemble depuis des années. C’est quelqu’un qui savait rassembler, qui savait écouter, qui savait construire. C’est vraiment quelqu’un de bien, je ne comprends pas. Je ressens beaucoup de tristesse. Comme vous pouvez le voir, il y a toutes les religions rassemblées devant la mosquée", témoigne Martiel Lefranc, un collègue de la victime.

"Grenoble perd un de ses membres à part entière. C’était quelqu’un de très agréable, dans l’échange, très professionnel. Grenoble se dégrade de plus en plus, l’avenir est plutôt funeste", se désole Mohammed Kalifa, qui a été accompagné par Abdel Malik Amarouche pour devenir formateur en sécurité.

Inconnu des services de police

Ce nouvel épisode de violences par armes à feu intervient après plusieurs autres fusillades à Grenoble et son agglomération. Et ce, dans un contexte de guerre des gangs sur fonds de trafic de stupéfiants. Mais selon le procureur adjoint, "la victime n'avait pas d'implication connue dans ce domaine".

"C’était un militant associatif, un patriote mistralien très attaché au quartier. C’est pas du tout l’image du gros caïd de quartier. Il voulait juste une famille avec une maison, il venait tout juste d’emménager à Saint-Egrève, raconte un de ses proches, qui préfère rester anonyme. On dit que tout homme a une part d’ombre mais le concernant, je ne la connais pas du tout. On se connaissait depuis des dizaines d'années, je ne l’ai jamais vu en lien avec les stups. Mais il tenait une boîte de sécurité, il faisait de la médiation, est-ce que c’est lié ? Là, il semblait attendu [par le tireur]. Le mode opératoire interroge".

"Bibiche, c’était un enfant de Mistral, très généreux de tout point de vue, travailleur, chef d'entreprise, toujours disponible pour aider les personnes. À ma connaissance, il ne fréquentait pas le milieu du commerce illicite. Son assassinat me laisse abasourdi. J'espère que la justice fera toute la lumière sur cet acte inqualifiable", ajoute Karim Kadri, président du CoHaMis, le collectif des habitants du quartier Mistral.

Un lien avec un autre meurtre ? 

Les enquêteurs cherchent toujours à établir le mobile de cet assassinat. Lors d’une conférence de presse mercredi 23 octobre, le procureur de la République de Grenoble a émis l’hypothèse que la mort d'Abdel Malik Amarouche pouvait être en lien avec celle d’un adolescent de 15 ans, tué d’une balle dans la tête le 22 octobre.

"L’assassinat du quartier Hoche fait suite à celui qui est intervenu dimanche soir à Saint-Egrève", a déclaré Eric Vaillant. Car si le père de famille de 47 ans était inconnu de la justice, "une partie de sa famille est connue pour participer activement au point de deal du quartier Hoche à Grenoble. Évidemment, il y a un lien dans tous les esprits qui se fait et nous soupçonnons qu'un gang cherche actuellement à prendre le pouvoir sur ce point de deal de Hoche. L'enquête devra le déterminer", a ajouté le procureur.

Sous la direction du parquet de Grenoble, l’enquête concernant l’assassinat d’Abdel Malik Amarouche a été confiée aux gendarmes de la section de recherche de Grenoble et de Meylan. Son corps serait inhumé prochainement à Jijel, en Algérie, où une partie de sa famille repose déjà.

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