Innocafé, entreprise basée à Meylan, près de Grenoble, a développé le premier café de poche au monde. Ses inventeurs souhaitaient permettre aux amateurs de boire un expresso à n’importe quel moment de la journée, qu’ils se trouvent en voiture ou au sommet d’une montagne.
Certains l’aiment long, avec du sucre ou un nuage de lait, quand les puristes le préfèrent court, et noir. Mais encore peu d’amateurs connaissent le café sans eau.
Mis sur le marché en juillet dernier, Piccolo, qui signifie "petit" en italien, tient dans la poche et se transporte n’importe où. Inventé par la société Innocafé, basée à Meylan, ce café en poudre se consomme sans cafetière, sans électricité et même sans eau. "On ouvre le sachet, on le verse directement sur la langue, on attend quelques secondes et on avale. Mélangée à la salive, la poudre devient une vraie gorgée de café. Et on a le goût en bouche très longtemps" explique le président fondateur de l’entreprise, Richard Bertoni.
L’entrepreneur assure être le seul au monde à avoir réussi ce pari technologique. "Normalement, quand on moud trop finement le café, il finit par brûler. Nous, on a fait nos propres machines sur mesures et on a réussi à réduire en poudre très fine l’équivalent de trois grains de café. C’est une innovation brevetée" ajoute-t-il.
Du café partout, tout le temps
Ce concept, plutôt surprenant, est né d’une frustration : celle de ne pas pouvoir consommer un café lorsqu’on l’on est en extérieur. "Bien sûr, il existe les thermos, reconnaît Richard Bertoni, mais à cheval ou à vélo, c’est pas évident à transporter".
Le sachet peut être consommé sans limite géographique, en haut d’un télésiège, dans le métro, sur la route, en randonnée ou dans le train. "Il est aussi destiné à ceux qui ne peuvent pas consommer de café pour des raisons médicales, comme les femmes enceintes, les personnes âgées ou tous ceux qui ne supportent pas trop la caféine" souligne le chef d’entreprise.
En effet, Piccolo ne contiendrait que 2,5% de caféine, alors qu’un café traditionnel en contient entre 4 et 7% en moyenne. "Ce n’est pas la quantité de caféine qui compte pour avoir des effets. Quand on a trop de caféine, on est dans un cycle d’addiction. C’est pour ça qu’en Italie on prend des cafés courts, car moins il y a d’eau plus le taux de caféine est bas", précise Richard Bertoni.
Entre 2 et 2,50 euros le sachet
Toutefois, le café sans eau coûte plus cher qu’un expresso: comptez entre 2 et 2,50 euros le sachet contre environ 1,56 pour un café traditionnel servi dans un bar ou un restaurant.
Depuis le lancement du produit, l’entreprise assure avoir reçu plus de 4000 commandes. Plusieurs enseignes de grande distribution, de sport et de restauration rapide auraient déjà contacté les fondateurs de Piccolo pour vendre leur produit.
Pour le moment, toute la fabrication de cette poudre se fait en Italie, terre historique de café où l’on boit traditionnellement son expresso accoudé au comptoir d’un bar. Mais l’histoire ne dit pas ce que pensent les Italiens de ce caffè piccolo à emporter partout.