Le 6 août 2019, Redouane Fellague perdait la vie à l'âge de 23 ans, poignardé pour avoir salué un autre homme en tendant le coude, et non la main. Le procès s’ouvre aujourd’hui devant les assises de l’Isère. La sœur de la victime, Hadjira Fellague, témoigne.
"J’attends une peine exemplaire" confie Hadjira Fellague, la sœur de Redouane, décédé le 6 août 2019 à Fontaine, dans la métropole grenobloise. Le procès du meurtre de cet homme de 23 ans à l’époque des faits, s’ouvre ce jeudi 15 septembre devant la cour d’assises de l’Isère.
La justice a un rôle important car elle donne le ton.
Hadjira Fellague.
La sœur de la victime explique les raisons de la mort de son frère, poignardé par un homme qu’il connaissait depuis l’enfance : "La raison de cet acte barbare ? Avoir tendu le coude et non la main pour dire bonjour". Aujourd’hui, Hadjira Fellague combat ce qu’elle appelle "les meurtres gratuits", "la montée en puissance d’une violence sans nom" et d’un "climat d’insécurité invivable".
On tue pour tout et n’importe quoi, que ce soit à Grenoble ou en France.
Hadjira Fellague.
"Responsabiliser les meurtriers"
La sœur de la victime, épaulée par sa famille, veut "responsabiliser les gens et surtout les meurtriers". "Aujourd’hui, dans ce pays, on parle d’environnement défavorable" explique Hadjira Fellague, avant d’ajouter : "on fait tous des choix, il faut les assumer". Cette dernière, émue et en colère, à l’occasion du procès du meurtrier de son frère, "refuse" que ce dernier "s'en sorte sans rien".
Sur les réseaux sociaux, elle rend hommage à Redouane, son frère :
Il était tout pour ma famille et moi. Il m’a accompagnée dans toutes les étapes de ma vie (…) je me dois à mon tour de ne jamais l’abandonner !
Hadjira Fellague.
Un combat judiciaire et législatif
D’ailleurs, l’Iséroise a décidé de faire appel à une équipe de doctorants de la Sorbonne, à Paris, pour rédiger une proposition de loi "visant à instaurer des circonstances aggravantes pour les auteurs de meurtres gratuits" dans le Code pénal.
Il est temps de rappeler la valeur suprême de la vie humaine face à la banalisation de ces crimes qui nient l’essence même de toute humanité.
Hadjira Fellague.
Hadjira Fellague lance également une campagne de sensibilisation "Sauve ta life" destinée à former les plus jeunes aux gestes de premiers secours.
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