Un quatrième gendarme a été mis en examen ce 17 mars après l'accident mortel qui a coûté la vie à un couple de retraités le 26 janvier 2019. Le gendarme ivre à l'origine de l'accident a été condamné à trois ans de prison. Trois autres militaires avaient été mis en examen
Dans cette affaire, trois gendarmes avaient été mis en examen le 15 février pour " non obstacle à la commission de délit » par un juge d’instruction grenoblois. Un quatrième a été également mis en examen pour le même chef, ce mercredi 17 mars, apprend-on de source judiciaire.
"Le gendarme convoqué devant le juge d'instruction le 17 mars 2021 a été mis en examen comme ses autres collègues pour abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité d'une personne. Il n’a pas été placé sous contrôle judiciaire." précise le procureur de la République Eric Vaillant.
Les quatre militaires sont accusés d'avoir laissé un de leurs collègues reprendre le volant alors qu'ils avaient passé ensemble une après-midi à boire dans un bar de Villefontaine.
Il avait un peu plus tard provoqué un dramatique accident sur la RD 1006, à Bourgoin-Jallieu, le mardi 26 janvier 2019, un carambolage impliquant six voitures, qui a fait plusieurs blessés et dans lequel un couple de retraités, Florencio et Geneviève Duron, 71 et 69 ans, avait trouvé la mort. Le gendarme, qui n'était pas en service, avait 2,54 grammes d'alcool dans le sang.
Jugé en comparution immédiate, le gendarme de 35 ans, de la brigade de Pont-de-Chéruy, a été condamné 48 heures après les faits à trois ans de prison dont dix-huit mois ferme, accompagné d'une mise à l'épreuve de deux ans et d'une annulation de permis.
La famille des époux Duron avait fait appel pour d'éventuelles poursuites à l'encontre de ses collègues qui l'ont laissé prendre le volant.
Trois d'entre eux ont été mis en examen en février dernier pour "abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité d'une personne" et placés sous contrôle judiciaire.
"Mettre chacun face à sa responsabilité pénale"
Dans un communiqué, Me Hervé Gerbi, l'avocat de la famille : "Désormais, l’instruction ouverte, sur la seule initiative des parties civiles, et après dessaisissement du parquet de Bourgoin-Jallieu, est complète puisqu’elle vise tous les gendarmes qui ont participé à l’après midi bien arrosée du gendarme auteur principal de l’homicide et permettra de mettre chacun face à sa responsabilité pénale" a réagi dans un communiqué, Me Hervé Gerbi, l'avocat de la famille.
Et l'avocat prévient : "si le juge d’instruction n’a retenu, à ce stade, que la seule qualification de non empêchement de délit ou de crime, les parties civiles rappellent que ce manquement, visé dans leur plainte, est soutenu comme le support de l’homicide involontaire dont elles considèrent que l’ensemble des gendarmes doivent répondre et non une alternative procédurale bienveillante à l’égard des gendarmes mis en cause".
Maitre Gerbi va saisir la chambre de l'instruction.