Ce mardi 3 janvier au matin, une grève des conducteurs de Grindler/Keolis perturbe le trafic de plusieurs lignes du réseau M TAG dans l’agglomération de Grenoble. Les salariés revendiquent une revalorisation des salaires et une amélioration des conditions de travail.
Une reprise quelque peu perturbée, ce mardi 3 janvier au matin, pour les lycéens du sud de l’agglomération de Grenoble avec de longues minutes d’attente aux arrêts de bus et la possibilité de ne jamais voir son bus arriver. C’est le cas de Quentin, qui habite à Vif : "Là où je devais prendre le bus, il ne passe pas aujourd’hui donc je suis venu jusqu’ici en espérant le voir arriver d’ici peu, sinon j’improviserai", confie le lycéen. Angélina, elle, a décidé de stopper son attente : "Je vais rentrer chez moi et attendre que mes parents se réveillent pour qu’ils me déposent au lycée."
La cause de ces perturbations : une grève qui touche le personnel du transporteur Grindler/Kéolis, en charge notamment des transports scolaires. Conséquence : le trafic urbain et interurbain est à l’arrêt dans plusieurs zones du département comme dans le nord de l’Isère, dans le Grésivaudan et dans le sud de l’agglomération grenobloise notamment.
Une amplitude horaire trop importante
Si le personnel est en grève, c’est parce qu’il revendique un meilleur salaire et une amélioration des conditions de travail : "C’est un travail difficile où il y a des responsabilités et surtout des contraintes horaires énormes", nous confie Franck Mioche, conducteur de bus, avant d'ajouter : "Il y a des jours où l’on commence à 6 heures du matin, on prend une ligne scolaire jusqu’à 9h30 environ, à 10 heures on a 2 heures de coupure. On reprend sur une autre ligne scolaire vers midi, on s’arrête de nouveau vers 14 heures et on reprend vers 15 heures jusqu’à 18 heures-18h30. Donc la journée s’étale sur 13 heures et les temps de pause ne sont pas payés."
La TAG, transport de l’agglomération grenobloise, sous-traite certaines lignes à ce transporteur. Un moyen de faire des économies pour les syndicats : "On fait de la sous-traitance pour la TAG parce que nos conditions de travail sont plus avantageuses", explique Pierre Fabre, délégué CGT chez Grindler / Keolis.
La direction propose d'avancer les NAO
Le personnel réclame une reconnaissance de la "pénibilité du travail" et un salaire revalorisé. La direction de son côté affirme entendre les revendications portées par les salariés : "Je suis disposé à discuter, à négocier et à faire des propositions aux partenaires sociaux, déclare au micro de France 3 Alpes, Abdelkrim Mammad, le directeur de Keolis Porte des Alpes. J’ai proposé aux deux délégués syndicaux des filiales concernées d’ouvrir les NAO (négociations annuelles obligatoires, ndlr) et ce, dès le début janvier en fonction des disponibilités de chacun."
Selon la direction, près de 50 % des conducteurs sont grévistes. En fin de matinée, l’intersyndicale a voté une grève illimitée. Le détail des perturbations est consultable sur le site de la TAG.