La sécheresse et la chaleur poussent de plus en plus les sangliers à se rabattre sur les zones cultivées. En Isère, les chasseurs tentent de limiter les dégâts en organisant des opérations d'agrainage.
"La faim et la soif font sortir les animaux des bois" explique Odile Gitton, présidente du mouvement ruralité basé en Isère. En effet, en raison de la sécheresse et de la chaleur, certains sangliers ravagent des cultures, à la recherche d’eau et de nourriture. "Ils aiment aller dans les champs de maïs ou labourer les prairies avec leurs groins, que ce soit chez des agriculteurs ou des particuliers" ajoute la spécialiste. "Ils font même les poubelles : évitez de laisser vos restes sur les aires d’autoroute."
Le sanglier est un omnivore opportuniste.
Odile Gitton, présidente du mouvement ruralité 38.
Alors pour maintenir les sangliers dans les bois, il existe une solution actuellement mise en place dans le département.
Objectif : faire diversion
En 2021, en Isère, 700 000 euros de compensation ont été versés aux agriculteurs du département touchés par les dégâts. "Cette compensation est payée grâce aux cotisations des chasseurs, c’est dans leur mission de service public" affirme Danielle Chenavier, présidente de la fédération de chasse du département.
Ce sont d’ailleurs les chasseurs qui effectuent les opérations d’agrainage "sur certaines zones définies et déclarées par les sociétés de chasse" précise la présidente. L’agrainage se fait "à la volée" et les chasseurs "visent les buissons pour forcer le sanglier à fouiller".
Danielle Chevanier insiste : "il ne faut pas confondre le nourrissage et l’agrainage dissuasif", qui a pour seul but d'éloigner les sangliers des cultures, "sans tomber dans l'excès" ajoute Odile Gitton.