Grenoble s'est mobilisée à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. Une journée placée sous le signe de la convergence des luttes.
Un dimanche au son des slogans qui rythment le cortège. A Grenoble, plus d'un millier de manifestants se sont réunis pour défiler dans le centre-ville à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. Des messages inscrits sur autant de pancartes qui rappellent chacun à leur manière les luttes pour l'égalité entre les sexes.
"On est dans un monde patriarcal où c'est un petit peu les hommes qui dictent ce qu'on doit faire", estime Aïtana, brandissant une pancarte "Pas d'utérus, pas d'avis". A côté d'elle dans la foule, Elisa affiche son slogan : "Et ta mère, tu la siffle". "C'est pour qu'ils se rendent compte que si c'était quelqu'un qu'ils connaissent, ils ne le feraient pas. Le respect, c'est pour tout le monde", explique la jeune femme.
Les revendications étaient multiples dans le cortège, et parfois sans lien direct avec le féminisme. "PMA pour tous·tes, fin des inégalités de salaire et de carrière, retrait de la réforme des retraites, éducation non sexiste et non genrée, plus de services publics...", peut-on notamment lire sur l'appel à manifester publié sur Facebook par un collectif de neuf associations dont Nous toutes 38 et Alliance citoyenne.
"Le poids de la liberté ne peut pas se peser"
"On est vraiment très contents et contentes de l'ampleur que la manifestation prend et on veut que ça soit comme ça tous les ans", se félicite Dot, membre du collectif d'organisation et de l'association Nous Toutes.
Et la mobilisation de ce 8 mars ne s'arrêtait pas à la manifestation. Les associations à l'origine de cet appel invitaient les femmes à "faire la grève de leur travail salarié", "des tâches domestiques, de la prise en charge des enfants... Montrons que sans nous, rien ne tourne, ni l’économie, ni la vie de tous les jours", plaident-elles.
Une journée pour dénoncer, mais aussi pour témoigner des violences faites aux femmes. "Le 8 mars 1995, j'ai quitté le domicile conjugal, j'ai fugué pour des menaces et des violences. Je le vis avec beaucoup de fierté aujourd'hui et le poids de la liberté ne peut pas se peser parce que pour moi, le 8 mars c'est comme une renaissance", témoigne Sam, venue défiler pour ne pas oublier cette date.
Le combat pour l'égalité ressurgit avec force chaque 8 mars. L'année dernière en France, 149 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint.