Le Cairn, la monnaie locale de Grenoble et du Sud-Isère, en quête d'une "mobilisation massive" pour sa survie

Le titre de paiement, lancé en 2017 pour favoriser les circuits courts, rencontre des difficultés de développement et de financement. L'association du même nom cherche activement des bénévoles pour permettre le maintien du projet.

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Remobiliser ou arrêter : l’alternative était clairement présentée aux membres de l’association "Le Cairn – Monnaie locale et citoyenne", réunis en assemblée générale ce mercredi 21 septembre à Grenoble. Finalement, la vingtaine de personnes présentes a réaffirmé son intention de maintenir cette monnaie locale, diffusée à Grenoble et dans le Sud de l'Isère.

A l'aube de sa sixième année, le titre de paiement est en crise. Avec un taux de change d’un euro pour un cairn, il entendait favoriser le développement de l’économie locale en circulant parmi des commerçants et services du secteur. L'initiative s'appuie pour ceci sur un réseau d'environ 300 adhérents utilisateurs et fait face à des difficultés de diffusion : le montant en circulation se limite à ce jour à 70 000 cairns.

Le Covid nous a freinés. Il y a eu des difficultés de réunion des bénévoles. C’était compliqué de continuer le projet. La monnaie locale, c’est un projet qui est basé sur de l’événementiel, sur des stands d’information, sur de la participation à des événements pour aller convaincre, avoir de nouveaux adhérents et de nouveaux utilisateurs. Avec cet empêchement, ça a été compliqué de continuer à faire croître le réseau de la monnaie.

Arnaud Begin, salarié de l’association

Or, l’extension de ce réseau était une condition posée par le principal financeur du projet : Grenoble-Alpes Métropole. Sa subvention pesait pour plus de 60 % dans le budget de l’association. Après en avoir réduit le montant l'an passé, la collectivité a décidé d’interrompre ce soutien. "On a demandé à l’association de prendre des mesures particulières : augmenter leur nombre d’adhérents de façon significative et trouver des financeurs autres que la métropole, expose Elizabeth Debeunnevice-présidente en charge de l'économie sociale, solidaire et circulaire. Il s’avère que, six mois plus tard, ces deux objectifs-là ne sont pas remplis."

Plus de salarié en décembre

Conséquence directe de ce retrait : la structure, qui avait déjà perdu un salarié l’an dernier, ne peut plus financer l’unique poste restant. À partir de décembre, l’ensemble de ses tâches devra donc être transféré aux bénévoles. Des missions qui comptent notamment le démarchage de nouveaux partenaires, la gestion des devises en circulation, les missions d’information… 

Une des difficultés, c’est de pouvoir être répartis sur l’ensemble du territoire : pas qu’à Grenoble ou dans des villes qui ont cet effet de centralisation. […] Il faut qu’à chaque fois, il y ait des habitants qui se mobilisent pour rencontrer les commerces, discuter de l’économie de territoire sur le village ou, plus largement, sur le département.

Olivier Truche, bénévole, co-fondateur de l’association

Alors qu'une trentaine de personnes donnent aujourd'hui de leur temps, le projet doit se restructurer et surtout recruter. "Nous avons besoin d’une mobilisation massive de nouveaux bénévoles pour maintenir et développer la circulation du cairn", reconnaît l'association qui espère pouvoir donner un "nouveau départ" au projet. Les personnes intéressées, qu'elles aient "plusieurs heures par semaine à offrir ou simplement quelques heures par an", peuvent se manifester auprès de la structure. Une réunion pour organiser la conduite à suivre doit avoir lieu dans les prochaines semaines. 

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