Le Dauphiné Libéré "nouvelle formule" : plus petit, plus moderne mais autant d'informations locales ?

Le Dauphiné Libéré se renouvelle et lance une nouvelle formule. Depuis ce jeudi 4 mai, le quotidien régional propose à ses lecteurs un format plus petit, de nouvelles rubriques et une impression toute en couleurs. Un changement plutôt bien accueilli dans la rédaction, même si certains journalistes craignent de "perdre en proximité" avec leurs lecteurs.

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"On va voir la nouveauté !" s’impatiente Habib, en tendant quelques pièces de monnaie au buraliste du quartier de l’Île Verte, proche du centre-ville de Grenoble. Lecteur assidu du Dauphiné Libéré, il remarque rapidement le changement de format du journal. "C’est plus petit, ça prend moins de place et on peut le lire même quand il y a du vent !" se réjouit-il.

Depuis ce jeudi, le quotidien régional est imprimé au format tabloïd, "plus pratique à lire à la maison et dans les transports" se félicite la direction dans les colonnes de sa nouvelle édition.

"Ça fait 10 jours qu’on informe les clients du changement de format. Aujourd’hui, tout le monde est curieux donc le tas a déjà bien baissé !" remarque Marc Salvi, le gérant du tabac presse, en montrant le présentoir du journal. On a fait au moins 20 % de ventes en plus que d’habitude !"

Logo plus moderne, nouvelles rubriques, impression en couleurs : le journal lancé en 1945 entame sa grande mutation. "C’est un grand changement pour nous. On avait un peu vieilli, notre précédente nouvelle formule datait de 2006, donc on a décidé de lancer un grand chantier et d’écouter nos lecteurs dans toutes les villes de notre zone de diffusion" détaille Guy Abonnenc, le rédacteur en chef du Dauphiné Libéré, dont le siège se trouve à Veurey-Voroize.

"Nos lecteurs ne supportaient plus du noir et blanc, et réclamaient un journal mieux rangé et mieux fabriqué. Nous avons écouté toutes ces demandes, avec un journal mieux séquencé. On a aussi beaucoup travaillé sur les codes graphiques pour être plus modernes", poursuit-il, en rappelant que la direction avait fait appel au concepteur graphique Quintin Leeds, ancien directeur artistique de Libération et du Monde.

"Ce qui nous inquiète, ce n’est pas la forme, mais le fond"

Du côté de la rédaction, cet enthousiasme concernant la nouvelle maquette est partagé, mais elle oblige les journalistes à écrire des articles plus courts. "On va peut-être changer nos habitudes. Il faudra écrire plus concis. Et renvoyer le lecteur sur d’autres informations qui seront accessibles sur le web" admet Vanessa Laime, journaliste au service police/justice.

"Ce qui nous inquiète, ce n’est pas la forme, mais le fond, renchérit Agnès Briançon, journaliste au bureau d’Annecy et déléguée syndicale du Syndicat National des Journalistes. Cette nouvelle maquette est bien, ça fait du bien de voir un nouveau journal dans la norme, ça donne un nouveau souffle. Mais là, on diminue le nombre de pages locales, alors que ça faisait notre force. 80 % du chiffre d’affaires du Dauphiné Libéré correspond aux ventes du journal papier. Les gens nous achètent pour trouver de l’information de proximité, mais on craint d’avoir moins de place pour ces papiers-là".


L’élue syndicale s’inquiète également pour l’activité des correspondants locaux de presse, ces travailleurs indépendants qui couvrent l’activité de leur commune en produisant des petits articles et des photos. "Avec cette formule plus petite, il y a moins de place pour eux. Est-ce qu’ils vont gagner suffisamment d'argent pour que ça reste un complément de revenus intéressant ? Est-ce que tous leurs articles seront publiés ?" s’interroge-t-elle.

"La proximité, c’est notre ADN, notre cœur de métier. On a souhaité préserver cette information de proximité avec chaque jour un cahier de 13 à 17 pages locales, tempère le rédacteur en chef. On a toujours nos 18 éditions, donc on reste extrêmement présents dans nos huit départements, avec 289 journalistes répartis sur 28 sites et 1670 correspondants locaux".

Pour développer cette nouvelle formule, le journal a investi 2 millions d’euros. Avec plus de 150 000 exemplaires vendus chaque jour, il est le sixième quotidien régional le plus lu en France. 

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