Même si une Maison du dessin de presse ouvrira à Paris en 2027, comme l'a récemment reconfirmé le gouvernement, Limoges aura aussi la sienne. En discussion depuis des années, le projet porté par l'équipe du Salon international de Saint-Just-le-Martel est bien maintenu.
Il y aura bien deux sites consacrés au dessin de presse et à la caricature en Limousin. Le premier, historique, au Centre International de la Caricature, du Dessin de Presse et d’Humour de Saint-Just-le-Martel qui organise son salon international depuis 1982. Le deuxième, en discussion depuis plusieurs années et qui se profile : une Maison du dessin de presse et de la caricature, portée par l'équipe du salon de Saint-Just, à Limoges.
"Le projet à Paris ne change rien pour celui de Limoges"
Pendant de longs mois, Limoges a espéré être choisie pour accueillir la Maison internationale du dessin de presse et du dessin satirique voulue par George Wolinski, dessinateur à Charlie Hebdo assassiné en janvier 2015. Annoncé en 2021, reconfirmé la semaine dernière par un communiqué du Ministère de la Culture, le choix du lieu s'était finalement porté sur la capitale pour une ouverture au public en 2027. Pas de quoi enterrer le projet imaginé depuis plusieurs années en Limousin et déjà bien avancé.
"La décision du ministère de la Culture d'installer une Maison du dessin de presse à Paris ne change rien pour Limoges. Le projet régional est maintenu. Les deux lieux sont complémentaires et vont pouvoir travailler ensemble", rassure Charline Claveau, vice-présidente en charge de la culture au sein de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Nous n'allons pas être en concurrence avec Paris. Notre but est le même : défendre le dessin de presse. Nous allons probablement leur prêter nos œuvres. Rien n'est encore défini, mais il y a beaucoup de projets à imaginer.
Guy HennequinCo-président du Salon international de Saint-Just
Ce deuxième lieu en Limousin devra notamment accueillir un hall d'exposition ouvert au public, un espace de médiation pour les scolaires et les groupes ainsi que du stockage pour les milliers de documents en possession des organisateurs du salon de Saint-Just. "On a besoin d'équipements pour conserver les œuvres. Elles sont aujourd'hui dans un local qui n'est pas vraiment adapté", indique Guy Hennequin.
Pas de pôle culturel chez "Jidé"
La nouvelle Maison du dessin de presse limougeaude s'installera au sein du futur Pôle culturel régional. Prévu dans les locaux de l'ancienne usine "Jidé", rue d'Isle à Limoges, dont la Région est propriétaire, le projet initial de pôle culturel a été repensé. "Le pôle prévoyait d'accueillir la Maison du dessin de presse par l'équipe du festival de Saint-Just, Les Francophonies, la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine et des bureaux pour nos agences culturelles régionales", rappelle Charline Claveau, vice-présidence en charge de la culture à la Région.
Les travaux de réhabilitation de ce vaste espace de 4 000m² grimpaient à 15 millions d'euros. Impossible à atteindre sans le financement des partenaires du projet que sont la Ville, l'Agglo et l'État. "Dans un contexte d'inflation et d'économies demandé aux collectivités locales, nous n'avons pas réussi à boucler le budget", poursuit Charline Claveau. Le site "Jidé" va donc rester vacant.
Une piste avenue Labussière
Un scénario alternatif, moins coûteux, est exploré pour le Pôle culturel régional. Il pourrait s'implanter en haut de l'avenue Emile Labussière à Limoges, dans un bâtiment où est installé le Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre (CRAFT). Cette ancienne usine de porcelaine, devenue lycée professionnel, héberge également le Pôle d'excellence du sport.
Près de 1 200 m² sont encore disponibles sur ce site. Ils pourraient accueillir la Maison du dessin de presse et des locaux pour la Cinémathèque qui cherche à se développer, notamment en créant des espaces de stockage et une salle de projection. Les Francophonies, relogées à la Maison des auteurs·rices, pourraient finalement y rester. La piste Labussière nécessite encore des études avant de pouvoir être officiellement confirmée.
Tous les acteurs que nous avions prévus pour ce pôle culturel pourraient ne pas cohabiter dans un même lieu. Cela ne les empêchera pas de continuer les collaborations qu'ils avaient entamées avec le projet Jidé.
Charline ClaveauVice-présidente Culture, Région Nouvelle-Aquitaine
De nouvelles réunions entre les différents acteurs culturels et la Région sont programmées en janvier 2025. Même si une installation "à l'horizon 2027" a été évoquée, difficile pour l'instant de dire si le calendrier pourra être tenu.