Invité de l'émission "Dimanche en politique", ce dimanche 14 novembre, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran a été interpellé par de nombreux internautes. Il répond aux questions.
Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, était l'invité de l'émission "Dimanche en politique" à l'occasion d'une visite ministérielle au CHU de Grenoble, vendredi 12 novembre. Il y présentait le volet régional du Ségur de la santé. À l'occasion de ce déplacement, France 3 Alpes avait sollicité les internautes et lancé un appel à questions.
Après de nombreux messages, la rédaction a sélectionné un panel de questions représentatives de vos interrogations. Voici les réponses du ministre :
Corinne : "Ma mère de 84 ans, qui a eu le Covid-19, a reçu sa deuxième dose de Pfizer en février 2021. Elle a très mal réagi. Ne devrait-elle pas directement recevoir son certificat de vaccination sans faire de troisième dose ?"
Olivier Véran : "Il se peut qu'il y ait des effets indésirables, mais bénins, à la suite d'une vaccination contre le Covid. Ils n'entraînent pas de complication et sont réversibles spontanément. Il n'y a pas besoin de traitement, à part du paracétamol s'il y a de la fièvre. Ces effets ne durent pas longtemps, généralement quelques heures.
Nous sommes au début d'une vague épidémique, d'une cinquième vague.
Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé.
Ce n'est pas parce que l'on a des effets indésirables après la deuxième injection, qu'on en fera après la troisième. En revanche, je dirais que lorsqu'on a 84 ans, faire son rappel de vaccination est primordial. Parce que cette dame de 84 ans n'est plus suffisamment protégée si elle a eu sa deuxième dose il y a plus de six mois.
Nous sommes au début d'une vague épidémique, d'une cinquième vague. Si elle devait être contaminée par le Covid, elle encourrait des risques bien plus importants que des effets indésirables."
Nathalie : "Pour la tranche d'âge 50 à 64 ans, avant de refaire une injection de vaccin, pourrait-on faire une prise de sang pour connaître nos anticorps, et selon le résultat faire ou non un rappel de vaccination ?"
"Ce qu'il faut comprendre, c'est que le niveau d'anticorps n'est pas corrélé avec le niveau de protection."
Retrouvez toute la réponse d'Oliver Véran en vidéo ci-dessous :
Aline : "J'ai reçu ma deuxième dose le 25 juin du fait de la pénurie de vaccin. Aujourd'hui, je n'ai pas de place pour m'inscrire sur Doctolib. J'ai un rendez-vous le 31 décembre. Comment dois-je faire au quotidien sans pass sanitaire en attendant ?"
"Il y a plusieurs réflexions qui me viennent. D'abord, si Aline a eu sa deuxième dose le 25 juin, elle a six mois plus un mois pour faire sa troisième injection. C'est-à-dire qu'elle peut aller jusqu'à la fin du mois de janvier, si je compte bien. Elle ne peut pas avoir sa troisième dose de rappel avant le 25 décembre, puisqu'il faut au moins six mois d'intervalle avec la deuxième injection. Donc, le 31 décembre est une bonne date.
Nous avons largement assez de vaccins pour couvrir tous les besoins.
Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé.
Il n'y a pas de pénurie de vaccins. Nous avons des millions de vaccins en stock, nous avons plus de 1 000 centres de vaccination ouverts, et des dizaines de milliers de médecins, de pharmaciens, d'infirmiers qui ont commandé des vaccins en quantité et qui attendent toutes celles et ceux qui doivent recevoir leur rappel.
La fabrication progressive de vaccins a fait que l'on n'a pas pu vacciner tout le monde au rythme souhaité, lors des premières semaines. Mais depuis de nombreux mois, nous avons largement assez de vaccins pour couvrir tous les besoins."
Céline : "La France a-t-elle commandé des vaccins à virus inactivé de Valneva ? Pensez-vous le valider comme solution alternative aux vaccins à ARN messager ?"
"Je sens derrière la question de Céline une inquiétude vis-à-vis des vaccins à ARN messager, sinon elle ne poserait pas cette question. Je souhaite d'abord dire à Céline que des milliards d'humains ont reçu des vaccins à ARN messager et plus de 80 % de la population française vaccinable a reçu ces vaccins. Et nous avons désormais un recul pour savoir que ces vaccins sont sûrs."
Retrouvez la réponse complète du ministre de la Santé en vidéo ci-dessous :
Martine : "Le président de la République, Emmanuel Macron, a parlé d'une augmentation des soignants de 400 à 500 euros. Pour l'instant, rien. Quand arrivera-t-elle ?"
"Je ne sais pas si Martine est soignante. Mais si elle l'était, elle aurait déjà touché, depuis octobre 2020, 183 euros nets de plus par mois sur ses fiches de paie. Ce n'est pas rien. Cela représente près de 2 300 euros nets de plus par an.
Par ailleurs, à partir du 1er janvier 2022, le deuxième volet des revalorisations du Ségur permet de changer les grilles des salaires des soignants pour qu'ils puissent percevoir, en moyenne, entre 50 et 400 euros de plus par mois.
Il y a donc des infirmières hospitalières qui ont suffisamment d'ancienneté pour être à 400, voire 450 euros nets de plus par mois et qui comptent pour la retraite."
La réponse complète du ministre en vidéo, ci-dessous :
Arnaud : "Je suis anesthésiste réanimateur, le Smur de Voiron (Isère) aurait été fermé vendredi si je n'avais pas pris la garde. Le CHU de Grenoble a fait appel à mes services pour éviter la fermeture. Le Ségur n'a donc aucun effet immédiat ?"
"Le Ségur de n'a pas permis de former des médecins, dont la formation se fait en une dizaine d'années, en trois jours. Je peux vous le confirmer. Nous manquons de médecins.
Tout à l'heure (vendredi 12 novembre, ndlr), j'étais avec des étudiants en santé. Quand j'étais en concours de première année, en 1997, pour accéder à médecine, nous étions 89 par promotion. Cette année, ils sont plus de 300, donc nous formons plus de médecins. Mais il faut du temps.
Je n'incrimine personne en particulier mais c'était une énorme erreur des politiques publiques, ces 50 dernières années, d'empêcher des jeunes d'apprendre la médecine.
Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé.
Je n'incrimine personne en particulier mais c'était une énorme erreur des politiques publiques, ces 50 dernières années, d'empêcher des jeunes d'apprendre la médecine en France. Nous avons supprimé le numerus clausus, non pas depuis la crise Covid, mais dès que nous sommes arrivés. En 2018, le numerus clausus a été supprimé, donc il y aura davantage de médecins.
Sur les urgences de Voiron, je suis en lien avec le maire, la direction du CHU, l'ARS, pour rechercher des solutions locales et pérennes. Les urgences ont pu rouvrir et avoir un fonctionnement normal. Nous voulons que ce soit le cas dans la durée."
L'intégralité de l'émission "Dimanche en politique", diffusée ce dimanche 14 novembre et présentée par Jordan Guéant et Margot Desmas, est à retrouver sur le site internet de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.