Le préfet de l'Isère, Louis Laugier, nommé à la tête de la police nationale

Le préfet de l'Isère, Louis Laugier, a été nommé directeur général de la police nationale, ce jeudi 31 octobre. Cet ancien chef de section d'un bataillon de chasseurs alpins était arrivé à Grenoble en août 2023.

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Après des semaines de tergiversations, les policiers tiennent leur nouveau patron. Louis Laugier, âgé de 59 ans, a été nommé, ce jeudi 31 octobre en Conseil des ministres, directeur général de la police nationale (DGPN). Le préfet de l'Isère prend la succession de Frédéric Veaux à la tête des quelque 150 000 policiers du pays.

Contrairement à certains de ses prédécesseurs, comme Frédéric Veaux (2020-2024) ou Frédéric Péchenard (2007-2012), Louis Laugier n'est pas un ex-grand flic de la PJ (police judiciaire) devenu le patron de la PN. Ce diplômé de Saint-Cyr a débuté sa carrière en tant qu'officier de l'armée active, comme chef de section d'un bataillon de chasseurs alpins.

Mais il connaît tout de même la maison bleue : il a tour à tour été sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de l'Yonne, puis secrétaire général de la préfecture des Hautes-Alpes avant de rejoindre la police nationale en qualité de chef du service de gestion des personnels, puis sous-directeur des ressources humaines.

Il a ensuite été préfet de l'Aveyron (septembre 2015-décembre 2017), de Savoie (décembre 2017-août 2020), du Haut-Rhin (août 2020-août 2023) et enfin de l'Isère.

Vers des renforts dans l'agglomération grenobloise ?

Louis Laugier a remporté un long bras de fer politique face, notamment, à Alexandre Brugère, ancien directeur de cabinet de Gérald Darmanin, Fabrice Gardon, patron de la police judiciaire parisienne, ou encore Hugues Moutouh, très droitier préfet des Alpes-Maritimes.

Après une série de consultations, la sensibilité de Louis Laugier pour les thèmes de la sécurité intérieure, au cœur de son action en Isère, a sans doute fait pencher la balance pour l'actuel locataire de Beauvau Bruno Retailleau, qui "voulait prendre son temps" et n'entendait pas se faire dicter son choix par son prédécesseur.

C'est donc la fin d'un long feuilleton ouvert depuis six mois en prévision du départ à la retraite fin septembre de Frédéric Veaux, prolongé pour cause de Jeux olympiques et paralympiques. "Louis Laugier est, pour moi, un préfet qui a toujours été disponible et qui a une excellente vision des enjeux. Il sait et apprécie de travailler en partenariat et, quand l'action commence, il est déterminé", a confié à l'AFP le procureur de Grenoble Eric Vaillant, qui avait annoncé dès le 24 octobre la promotion "logique" de Louis Laugier.

"Ses bonnes connaissances des enjeux de sécurité seront des atouts pour le territoire de l'agglomération grenobloise, comme à l'échelle nationale", abonde auprès de l'AFP la maire PCF d'Échirolles Amandine Demore, qui ne doute pas que Louis Laugier "sera sensible aux enjeux de renforcement des effectifs face à l'emprise du narcotrafic sur le territoire du sud grenoblois".

Ce Parisien de naissance, un temps pressenti pour prendre la tête de la gendarmerie, doit déjà faire face à plusieurs défis : les syndicats ont exprimé leur inquiétude face au projet de budget 2025 dévoilé récemment et qui prévoit certes une hausse de près de 600 millions d'euros des crédits dédiés à la sécurité, mais aussi une pause dans les augmentations envisagées des effectifs de police et de gendarmerie.

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