Après 33 ans d'interruption, le départ du Tour de France Femmes a été donné à 13h41 ce dimanche à Paris en présence de la Grenobloise Jeannie Longo. Elle est la dernière femme à avoir gagné et endossé le maillot jaune dans la capitale, en 1989.
Comme un passage de relais, Jeannie Longo accompagnait la directrice de la course Marion Rousse dans la voiture à l'entrée du peloton de 144 coureuses. Le top départ a été donné en tout début d’après-midi ce dimanche 24 juillet sur le circuit autour du jardin des Tuileries et sur les Champs-Elysées pour cette première étape de 81,6 km.
"Annemiek van Vleuten me semble la plus complète même si elle n'a peut-être pas la meilleure équipe", pronostique pour la victoire finale Jeannie Longo, lauréate de trois éditions dont la dernière.
Le Tour de France Femmes renoue le fil de son histoire contrariée
Malgré des duels mémorables avec l'Italienne Maria Canins, qui ont animé les éditions organisées par ASO de 1984 à 1989, Jeannie Longo a dû faire face à de nombreuses remarques sexistes à l’époque de son sacre.
On ne saurait oublier les remarques du cycliste Marc Madiot, aujourd’hui manager de l'équipe Groupama FDJ, qui ne cachait pas son aversion pour le cyclisme féminin. "Le sport doit avoir un côté esthétique. Vous vous êtes moche", avait-il lancé à la championne française lors de l'émission "A chacun son tour" de Jacques Chancel le 20 juillet 1987. "Je regarderai le cyclisme féminin le jour où elles mettront des maillots, des cuissards et des chaussures un peu plus jolis", avait-il poursuivi.
Le média Brut vient d'ailleurs de compiler les remarques sexistes dont a été victime la cycliste grenobloise née en Haute-Savoie, que vous pouvez consulter dans la vidéo ci-dessous :
Après 1989, l'épreuve a subsisté tant bien que mal. Sous la forme du Tour de la CEE (1990-1993) ou du Tour cycliste féminin, devenu ensuite Grande boucle féminine (1992-2009) sans le soutien - voire malgré l'opposition - de l'organisateur du Tour.
Mais ce dimanche 24 juillet, le fil de cette histoire contrariée s'est renoué avec la gagnante de la première étoffe dorée sur les Champs-Elysées, la sprinteuse néerlandaise Lorena Wiebes.
"Les Néerlandaises sont affutées mais nous avons des Françaises comme Juliette Labous et Audrey Cordon-Ragot qui peuvent cartonner en remportant une étape", espère la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, présente dans la voiture de course de tête lors du départ.
"L'investissement des sponsors comme le développement d'un circuit toute l'année permet aux coureuses de pouvoir gagner leur vie et devenir vraiment de grandes pro", s'est-elle félicitée.