A Meylan, les habitants sont dans le flou et le Maire reste totalement bloqué

Elu il y a dix jours mais sans majorité, le maire de Meylan, près de Grenoble, s'est vu privé de tous ses pouvoirs par son conseil municipal. En ville, les habitants n'y comprennent plus rien. Il faut dire que la politique locale réserve des rebondissements dignes d'une série télévisée.

Reportage. Difficile d'y voir clair à Meylan, tant les derniers conseils municipaux ont été riches en rebondissements. La Ville vient de découvrir son troisième maire en trois ans. Entre affaires judiciaires et trahisons politiques, le scénario qui se joue au sein de la mairie de cette ville de 17.000 habitants est parfois digne des meilleures séries télévisées. 

Elu il y a moins de dix jours, Jean-Philippe Blanc vient de le découvrir à ses dépends. L'homme a mené la fronde face à l'ancien maire, Damien Guiguet, lui-même successeur de Marie-Christine Tardy, l'édile UMP de 2001 à 2015. Laquelle a du démissionner après une condamnation pour prise illégale d'intérêts. 

Le point de non-retour 

Après son départ, la majorité de droite s'est peu à peu divisée. Jusqu'à un point de non retour. Légitimistes et frondeurs s'affrontent depuis de longs mois. En mars, ils ont d'ailleurs été incapables de se mettre d'accord pour voter le budget, obligeant de fait le Préfet à mettre la Ville sous tutelle. 

Dès lors, Damien Guiguet, le légitimiste, n'avait d'autre choix que de démissionner à son tour. Pour laisser la place à Jean-Philippe Blanc. Lequel a été élu avec une majorité toute relative : 13 voix sur 33 conseillers. Le maire est donc minoritaire en son propre conseil. Difficile à suivre, n'est-ce pas? Mais accrochez-vous, ce n'est pas terminé!

Le maire ne s'occupe plus...
... que du cimetière!

Une semaine après son élection par le Conseil municipal, ce même Jean-Philippe Blanc devait à son tour faire élire ses 9 adjoints. Peine perdue. Dans une assemblée où il n'a pas la majorité, le nouvel édile a echoué. Pire, l'opposition de gauche et ses anciens amis de droite se sont même ligués pour voter un amendement lui retirant tous ses pouvoirs... à l'exception de la gestion des cimetières! Si le spectacle n'était pas aussi triste pour les habitants de Meylan, la métaphore pourrait presque faire sourire : le maire ne peut plus s'occuper que des enterrements. 

Jean-Philippe Blanc, qui refuse de démissionner, doit donc désormais prendre rendez-vous avec le Préfet pour "savoir ce qu'il faut faire". Le Maire a également annoncé la tenue d'un nouveau conseil municipal, le 13 novembre, pour tenter de récupérer une partie de ses pouvoirs. La réunion s'annonce, une fois de plus, houleuse. Sauf si, d'ici là, le Préfet décide de dissoudre le Conseil et faire revenir les électeurs aux urnes. Des électeurs qui vivent désormais dans une ville totalement paralysée.

En vidéo, le reportage de Marion Feutry, Maxime Quéméner et Eric Achard :