Après une récolte 2019 gâchée par les intempéries, les nuciculteurs de la vallée de l'Isère espèrent que les noix de Grenoble seront nombreuses et de bonne qualité lors de cette récolte, entamée ce 23 septembre. Et qu'elles se vendront à bon prix.
Les intempéries de 2019 hantent encore les producteurs de noix de Grenoble, alors que la récolte de la saison 2020 a commencé officiellement le 23 septembre. Avec un premier constat : "Cette année, c'est beaucoup mieux que l'année dernière."
Le 15 juin 2019, un orage de grêle d'une rare violence s'était en effet abattu sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. Une catastrophe pour de nombreux exploitants. "Je relativise, parce que je n'ai perdu que 50% de ma récolte", expliquait en juin dernier Gilles Convert, producteur de noix à L'Albenc en Isère qui s'estimait alors chanceux.
Alors l'absence de fortes intempéries a fait de 2020 une "année correcte", explique-t-il ce lundi 28 septembre, alors que la récolte bat son plein. Même s'il est encore "un peu tôt" pour dresser un réel constat :
La récolte a été décidée par une commission de maturité, réunie à Grenoble. Celle-ci "vérifie que les cloisons entre les deux cerneaux soient suffisamment brunes", explique Gilles Convert.Ce qui va faire une bonne année, c'est le volume, la qualité, et à le prix de vente à la fin. Des collègues ont perdu beaucoup l'année dernière. Si on a un mauvais prix cette année, ça va être de plus en plus compliqué.
15 000 tonnes de noix espérées
Depuis le 23 septembre, environ 300 saisonniers s'activent dans les allées de noyers de la vallée de l'Isère. Les arbres sont secoués par un vibreur, puis une machine ramasse tout ce qui est au sol, avant de séparer les noix des feuilles mortes. Une activité très mécanisée, justifiant le faible nombre de saisonniers embauchés pour récolter les plus de 600 000 noyers de l'Isère et de la Drôme.En tout, 15 000 tonnes de noix sont espérées lors de cette récolte 2020. Un total important, nécessaire pour faire face à la concurrence de plus en plus importante des productions chilienne et californienne, "où la production augmente fortement", à en croire Marc Giraud, directeur de la coopérative Coopenoix - qui regroupe 300 producteurs et conditionne les produits avant la vente au public.
En effet, "le marché européen fait partie de leurs cibles principales, avec des prix tres agressifs par rapport à nous Français qui avons des coûts de production supérieurs", affirme-t-il.
Heureusement, avec son appellation d'origine protégée, la noix de Grenoble se défend bien. Selon Marc Giraud, "pour résister à ces nouveaux pays producteurs, il faut jouer sur la qualité du produit et du service", notamment par "une prise de commande et une livraison rapides".
Entamée le 23 septembre, la récolte des noix de Grenoble devrait durer encore deux semaines.
Le reportage de Xavier Schmitt et Gilles Ragris :