Les livreurs à vélo des plateformes Uber Eats ou Deliveroo, basés à Grenoble, ont enfin obtenu un local pour se reposer, se désaltérer ou se mettre à l’abri en cas de pluie ou de fortes chaleurs. Un endroit mis à disposition par la municipalité.
Ils travaillent quelle que soit la météo, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige et l’été, très souvent, sous des températures harassantes. Les livreurs de repas à vélo souffrent de conditions de travail difficile et peinent à trouver des endroits où se reposer entre deux courses.
"Il y avait bien un endroit où l’on pouvait s’asseoir à deux ou trois personnes en centre-ville, mais ils ont mis de l’huile pour que l’on ne s’asseye pas là-bas. Donc c’est dur," confie Amadou, livreur à vélo à Grenoble.
Un local 24h/24 et 7j/7
Depuis le vendredi 12 juillet, les livreurs peuvent désormais faire une halte dans un local du centre-ville qui leur est mis à disposition gratuitement sept jours sur sept et 24h/24 par la Ville de Grenoble. Un lieu de répit où ils peuvent aller aux toilettes, recharger leur portable, prendre un café ou se reposer. Une victoire pour eux.
"C’est trois années de combat, de lutte. Ce n’est pas facile et si on est arrivé à ça aujourd’hui, c’est parce que nous avons eu le courage, avec l’ensemble des livreurs, de porter nos revendications envers les plateformes, mais elles n’ont pas du tout été entendues. C’est la Ville qui a tenu compte de nos difficultés, de nos conditions de travail," explique Mohammef Fofana qui a créé, en 2022, une association pour défendre les droits des livreurs indépendants (Adali).
En décembre dernier, ils ont manifesté pour exiger de meilleures conditions de travail. Ce combat est soutenu de longue date par le maire de Grenoble, Eric Piolle. Depuis novembre 2021, la Ville mettait à disposition des livreurs une salle de la Maison des habitants centre-ville tous les mardis après-midi, pour qu’ils puissent se réunir et s’organiser avec d’autres collectifs pour défendre leurs droits.
90 000 euros pour rénover le local
Cette année, la municipalité a investi 90 000 euros dans la rénovation de ce local. "C’est vrai que ce n’est pas à nous de faire ça, ça devrait être à leurs employeurs, toutes ces chaînes multinationales qui ont développé l’ubérisation du travail. Mais comme le gouvernement a refusé d’avancer, nous avons décidé d’accompagner ces livreurs", ajoute Eric Piolle.
Ce lieu, les livreurs veulent se l'approprier rapidement. Un futur espace d’échanges et de rencontres d’où ils pourront aussi orchestrer leurs prochaines luttes syndicales.