Nouvelle usine STMicroelectronics : un projet de 7,5 milliards d'euros, un des plus grands investissements industriels des dernières décennies

Initialement prévu à 5,7 milliards d'euros, l'investissement total du nouveau site de STMicroelectronics de Crolles, en Isère, a été revu à la hausse de près de 2 milliards d'euros. Ce lundi 5 juin, le ministère de l'Economie a dévoilé le montant de l'aide de l'Etat pour ce projet hors normes.

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Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé ce lundi 5 juin le montant de l'aide de l'Etat qui sera accordée à la nouvelle usine de semi-conducteurs de STMicroelectronics et GlobalFoundries à Crolles (Isère), près de Grenoble. Cette aide sera d'un montant de 2,9 milliards d'euros pour un projet de presque 7,5 milliards d'euros.

Ce nouveau site, qui devrait atteindre ses pleines capacités en 2026, constitue "le plus grand investissement industriel des dernières décennies, hors nucléaire", selon l'expression de Bruno Le Maire en juillet 2022. À la clé, la création de 1 000 emplois.

Ce lundi, le ministre a signé avec les dirigeants du franco-italien STMicroelectronics, Jean-Marc Chéry, et de GlobalFoundries, Thomas Caulfield, les contrats relatifs à l'aide d'Etat qui a été autorisée fin avril par la Commission européenne, a précisé le ministère de l'Economie vendredi.

Un investissement total en hausse

Le montant de l'investissement s'élevait initialement à 5,7 milliards d'euros lors de l'annonce du projet en juillet 2022. Ni Bercy ni STMicroelectronics, interrogés par l'AFP, n'ont souhaité expliquer la différence.

Cette future usine s'inscrit dans le cadre du "Chips Act", le programme de l'Union européenne pour que l'UE atteigne 20 % du marché mondial des semi-conducteurs en 2030. Cela signifie quadrupler la production européenne actuelle.

Le plan, qui a fait l'objet d'un accord entre les Etats membres de l'UE et le Parlement européen le 18 avril, assouplit les règles en matière de subventions publiques au secteur. Le "Chips Act" européen prévoit de mobiliser au total 43 milliards d'euros d'investissements publics et privés dans la production de semi-conducteurs. L'objectif de l'UE est de retrouver une place aux côtés de l'Asie et de l'Amérique dans la production mondiale de semi-conducteurs.

6 % de capacités de production en plus dans l'UE

"Le projet permettra d'ajouter pratiquement 6 % de nouvelles capacités de production à la capacité européenne existante", a souligné le ministère de l'Economie. "L'objectif (est) d'augmenter les capacités de production française de 620 000 plaques de semi-conducteurs par an à l'horizon 2028", a-t-il ajouté.

L'Europe a vu sa part de marché chuter ces dernières décennies à moins de 10 % de la production mondiale, tandis que s'aggravait sa dépendance à l'égard des producteurs asiatiques qui dominent le marché mondial : Taïwan (où sont produites 90 % des puces les plus avancées dans le monde), Corée du Sud, et de plus en plus Chine.

Les conséquences du Covid-19

Or, la pandémie de Covid-19, en paralysant les chaînes d'approvisionnement en Asie, a entraîné d'importantes pénuries de puces au point de mettre en difficulté l'industrie automobile européenne.

La pandémie et les tensions géopolitiques autour de la Chine ont fait prendre conscience de la nécessité de produire en Europe ces composants indispensables, et convaincu Bruxelles d'assumer une politique industrielle interventionniste dans un continent traditionnellement très ouvert à la concurrence mondiale.

"Sur demande de l'Etat", STMicroelectronics et GlobalFoundries "s'engagent" à rendre prioritaires les commandes, "jusqu'à 5 % des capacités annuelles de production, pour servir des besoins souverains, de sécurité nationale, ou des besoins spécifiques aux TPE et aux PME", selon Bercy.

Avec AFP

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