"On est atterrés et condamnés" : à Grenoble, l'appel à l'aide du secteur du mariage, malmené par la crise du Covid-19

Des professionnels du secteur du mariage ont organisé un simulacre d'enterrement devant la préfecture de l'Isère à Grenoble mardi. Ils veulent être entendus et aidés alors que leurs métiers sont malmenés par la crise du Covid-19.

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Une robe de mariée ensanglantée, du tulle noir et un simulacre d'enterrement devant les fenêtres du préfet de l'Isère. Organisateur, traiteurs, photographes... Les professionnels du mariage, percutés de plein fouet par la crise du Covid-19, se sont réunis mardi 6 octobre à Grenoble pour appeler les pouvoirs publics à l'aide. Leur secteur se trouve au bord du gouffre après une saison noire qui n'en finit plus, mise à mal par le confinement et aujourd'hui la limitation des rassemblements qui conduit à des annulations en cascade.

Depuis mars, ils naviguent à vue et ont perdu près de trois-quarts de leur chiffre d'affaires. "On sait que nos métiers ont un sens, qu'on rend heureux des gens, qu'on fait partie du lien social entre les gens et qu'on célèbre la vie, la joie. Mais là, on est atterrés et condamnés", constate Marie Noelle-Baron, créatrice de robes de mariée venue exprimer son inquiétude avec une quinzaine de professionnels.

Après une saison 2020 inexistante, les professionnels ont peur pour l'année prochaine. Ils craignent de ne jamais pouvoir redémarrer sereinement. "Ce sont des centaines de milliers de chômeurs qui vont arriver, anticipe Vincent Muraz-Dulaurier, traiteur. Les producteurs avec qui on travaille, tous les producteurs locaux, on ne les fait plus travailler. Les entreprises qui viennent réparer nos frigos, qui viennent réparer nos voitures... Tout ça est en cascade, ça va être une hécatombe." Certains ont vu s'envoler une année de travail en quelques jours. "Depuis le mois de mars, c'est des annulations en série ou des reports lorsqu'on peut reporter, mais on ne sait quand. On n'a aucune visibilité sur les prochains mois", ajoute Aline Perez, photographe.
 


 

"On n'est pas soutenus, on n'a rien"


Pour répondre au défi sanitaire, les organisations ont prévu un protocole strict. Elles demandent maintenant de pouvoir l'appliquer. "On veut juste qu'il soit entendu, lu, et peut-être modifié (...) Si on ne peut pas mettre le protocole en place, qu'on nous fasse des aides appropriées", demande Virginie Racano, organisatrice de mariages aux Echelles, en Savoie. Elle avait adressé une lettre au ministre de l'Economie au début de la crise pour l'interpeller sur la situation des professionnels du secteur. Mais depuis, "rien n'a bougé, ça s'est même empiré" avec la limitation des rassemblements à 30 personnes en Isère, estime-t-elle.
 
"Cette année, ce n'est que 25% des mariages qui ont pu être célébrés entre juillet et septembre. On estime une perte de chiffre d'affaires jusqu'à 85% pour beaucoup d'entrepreneurs", poursuit Virginie Racano, pointant l'absence de réglementation de ces professions : "Il y a des associations, mais on n'est pas soutenus, on n'a rien." Le nombre de prestataires directs ou indirects du secteur du mariage est estimé à 160 000 en France.

A l'incertitude s'ajoute, parfois, la colère des clients. Beaucoup de futurs mariés choisissent de décaler leurs noces à l'année prochaine, d'autres les annulent simplement. "Je peux comprendre les mariés, assure Mme Racano, mais il faut comprendre que nous, à sens inverse, on a des entreprises à gérer et le pire, c'est qu'ils nous demandent de rendre des acomptes à trois semaines, un mois du mariage, alors que la plupart du travail a été fait. Rendre des acomptes, c'est forcément impossible."

Autant de déboires qui ont conduit "beaucoup" de professionnels à déposer le bilan. Au bord du gouffre, le secteur va-t-il être entendu ? C'est ce qu'espèrent les professionnels rassemblés mardi matin à Grenoble, ils vont finalement être reçus par le préfet.

 
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