"On retrouve une vie de village" : une épicerie-bar dans un Ehpad pour "apporter un peu de douceur et de bien-être"

Depuis un an, la résidence de l'Abbaye à Grenoble (Isère) abrite dans sa salle commune un chalet tenu par des bénévoles. Les résidents et leurs familles y trouvent de quoi prendre un verre, faire quelques courses et, surtout, un espace pour briser l'isolement.

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"Sept glaces et un café, s'il vous plaît !" Commande groupée au comptoir pour Nathasha Buisson. Plateau en main, la soignante s'éloigne du petit chalet et retrouve quelques mètres plus loin les résidents à qui elle sert aux uns, une coupe chocolat, aux autres, un parfum fraise.

Les conversations vont bon train ce vendredi 2 août dans la salle commune de l'Ehpad de l'Abbaye, à Grenoble. Deux après-midi par semaine, l'espace du rez-de-chaussée s'anime à l'ouverture de la petite cabane.

Par et pour les résidents et leurs proches

Ses quelques mètres carrés abritent des étagères, une machine à café et la bonne volonté des tenanciers bénévoles. Un prétexte pour quitter les chambres dans les étages. "On retrouve un peu, c'est vrai, une vie de village avec l'épicerie, le bar... "Tiens, il y a madame Machin", "Tiens, il y a monsieur Truc...", sourit Natasha Buisson.

Le projet est arrivé dans l'établissement à l'été 2023, "en planches démontées" précise Gabriel Escalle. "On était six", raconte le "président des résidents" qui a participé à sa construction. "En deux jours, on a monté les murs. Le troisième jour, on a fait le dedans." Toujours une "fierté" un an plus tard, qu'il raconte aux nouveaux arrivés qui "ne le croient pas". 

"Apporter un peu de douceur"

Antésite, barres chocolatées ou produits d'hygiène : tout est à prix coûtant. Le chalet est tenu par des familles. Même si sa mère n'a plus la mobilité nécessaire pour en profiter, Françoise Piazza continue de prendre les commandes. "Nos parents, on n'est pas toujours très fiers de les avoir placés ici mais c'est qu'on ne pouvait pas faire autrement, appuie-t-elle.  Donc si on peut apporter un peu de douceur et un peu plus de bien-être, il faut le faire."

"Ça leur fait du bien de bouger, et puis de voir d'autres gens, de discuter avec nous et entre eux, abonde Nathasha Buisson. C'est principalement ça : voir du monde." Un bénéfice dont profitent les 80 résidents, mais aussi leurs proches et les salariés qui peuvent  "sortir un peu de leurs fonctions de purs soignants", fait valoir Marion Guerrieri. 

La directrice espère un "avenir florissant" pour le petit chalet. "J'aimerais bien que l'on arrive à ouvrir le week-end", avance-t-elle, un moment où la vie de l'établissement est "au ralenti". Pour lever l'auvent plus souvent, il faudra des bras : de nouveaux bénévoles sont activement recherchés. 

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